lundi 31 janvier 2011

Parque de los Glaciares

Le jeudi 20 janvier au matin, ma route et celle de mes amis Flo et Alex se séparaient. Mon prochain objectif était d’aller visiter à nouveau la Patagonie mais cette fois-ci, du côté argentin. Après 5 heures d’autobus, j’étais rendue à El Calafate, une petite ville de 15 000 habitants fort visitée par les touristes en raison du glacier Perito Moreno. Je ne savais toujours pas si j’allais m’y rendre. Près de 1 000 touristes s’y entassent à tous les jours et paient près de 100 $ pour aller voir un glacier. Je ne suis pas friande des endroits bondés de touristes, d’autant plus que je revenais d’en voir un glacier en compagnie de 2 amis et personne d’autre. J’avais en tête de préserver la magie de ce moment vécu avec eux. À El Calafate, j’ai fait mes provisions pour 5 jours de rando, ai loué une tente et voilà, j’étais prête pour me rendre à El Chalten, village d’entrée du Parque de los Glaciares où ne vivent que 600 habitants.

Carte du Parque nacional de los Glaciares :
http://en.argentina-excepcion.com/index.php?option=com_content&task=view&id=953
Vendredi matin, j’ai retrouvé dans le bus nos deux amis hollandais, Yuris et Wooter, ayant réussi à communiquer nos plans par courriel. C’est ainsi qu’à 13h environ, nous avons entamé notre rando après avalé une pizza et bu une bonne bière. Le sentier d’environ 2h30 nous réservait quelques mètres de dénivelé mais rien de trop difficile pour atteindre le « campamento d’Agostini ». Le ciel s’est couvert pendant ce temps et c’est pourquoi j’ai passé le restant de la journée dans le confort de ma tente à somnoler, lire, écrire et finalement, me coucher tôt !!
Au réveil, la pluie tombe et les vents soufflent sur ma tente malgré que nous sommes cachés dans une forêt. Notre départ est donc un peu moins précipité que ce que nous envisagions faire. Nous allons donc d’abord tenter de nous rendre au prochain camping, le « campamento Poincenot » et voir ce que nous ferons par la suite. À la sortie de la forêt, nous avons vite été trempés par la pluie qui tombait. Une portion du sentier longeait deux lacs, Laguna Madre et Laguna Hija, où nous étions largement exposés aux rafales de vent qui pouvaient atteindre jusqu’à environ 100 kms/h. Il était parfois difficile d’avancer, d’autant plus que la pluie fouettait nos visages que nous tentions de cacher sous nos capuchons de manteaux. Mes bottes, vieilles de 8 ans et pleines de trous, ont vite été trempées, je flottais dans mes bottes ! Je n’avais pas de plaisir mais Wooter derrière semblait en avoir encore moins que moi, je l’entendais continuellement se plaindre. Enfin, nous avons aperçu une affiche qui nous informait qu’il ne restait que 15 minutes avant le camping Poincenot. Yuris et Wooter ont échangé dans leur néerlandais incompréhensible mais en voyant Wooter donner la nourriture et le réchaud à son frère Yuris, j’ai compris qu’il nous abandonnait. Sa décision était prise, c’était non négociable, il n’avait pas de plaisir et s’en retournait donc à El Chalten et même si possible, changeait son billet d’autobus pour entrer à El Calafate le jour même. Notre trio était donc rapidement devenu un duo. Yuris voulait poursuivre la route en direction d’un refugio où nous allions pouvoir nous réchauffer mais je ne savais pas si j’allais pouvoir survivre au froid et aux vents pendant les 2 heures de route qu’il nous restait. Je lui ai donc proposé d’aller au campamento Poincenot, de monter ma tente afin que l’on puisse manger un peu et que j’arrive à me réchauffer. Une heure plus tard, nous avons fait le choix de continuer en direction du refugio car de demeurer au campamento n’allait pas nous permettre de sécher tout notre matériel complètement détrempé. Bonne nouvelle !! La pluie avait cessé mais les vents soufflaient encore et rapidement ont pu sécher nos vêtements. Plutôt que d’aller au refugio luxueux et très cher, deux allemands croisés dans le sentier nous ont recommandé d’aller à l’estancia Rincanor (absente sur la carte mais complètement au nord, sur la route en noire) qui se trouvait à 45 minutes de marche de plus, sur une route de gravelle. Nous avons fait du pouce et avons pu embarquer dans la boîte de la première camionnette à passer !! Yééééé ! Pour 70 $, nous avons loué une petite maisonnette avec deux chambres, salle de bain, cuisine et salle à manger et une super chaufferette ! Tout était étendu sur les chaises, par terre et j’avais même installé mes bottes directement sur la chaufferette et je les ai laissées « cuire » là un peu trop longtemps. Roxanna a été très accueillante et nous a cuisiné un excellent « milanesa napolitana » avec des patates frites comme me faisait ma maman quand j’étais jeune. On s’est vraiment régalés !!
Le lendemain matin, c’était un nouveau départ pour nous ! Tout notre matériel était maintenant complètement sec. Seul petit hic, mes bottes, de taille initiale 38 avaient rapetissé sur le calorifère. Celle de gauche était rendu environ un 37 mais celle de droite était encore plus petite, soit un 36 environ. Pour tout dire, j’ai dû retirer mes orthèses de mes bottes pour être capable de les enfiler. Tout de même, celle de droite me faisait souffrir et c’était loin d’être confortable sans rien pour jouer le rôle de semelle ! Nous avions analysé la carte la veille et notre plan était de longer le Rio Électrico afin de nous rendre au refugio de Piedra del Fraile deux heures plus loin, auquel nous avons dû additionner le temps de marche sur la route de gravelle, n’ayant pas eu la même chance que la veille pour réussir à attraper un « lift » sur la route. Rendus au refuge, nous avons déposé nos effets dans le dortoir, mangé un peu tout en jasant avec d’autres randonneurs qui nous ont suggéré d’aller au Paso del Cuadrado à 1 830 mètres pour voir le glacier Fitzroy. Ce refuge n’est pas indiqué sur le lien joint au début du message. Il se situe sur la ligne mauve en haut, environ sur le i de Argentina. Également, la route qui mène au Paso est manquante mais en réalité, nous nous trouvions tout près du Cerro Électrico qui fait 2 257 mètres. Là-haut, au Paso, nous étions seuls et à quelques mètres de l’immense glacier Fitzroy et de son lac turquoise à la base. Ces moments, que peu de touristes vivent car ils préfèrent s’en tenir aux endroits accessibles (à ma grande joie), font partie de mes « highlights » de voyage. L’effort est pleinement récompensé quand on se retrouve là-bas, loin des foules et des milliers de flashs de caméra !! Lorsque nous avons amorcé notre descente, nous avons croisé deux asiatiques dont l’un des deux était…..en BÉQUILLES !!!! Woooowwww, je lui ai tout de suite dit comme il m’impressionnait, et avec raison, quand on sait que plein de gens en pleine forme se contentent de se prélasser dans leur divan. À notre retour au refugio, une grosse averse débutait à peine. Quelle chance, nous étions à l’abri !!
Quand on se promenait dans les sentiers, notre souhait le plus cher était de voir un puma !!! On nous avait dit qu’il y avait de fortes chances que nous en apercevions un sur notre route et de ne pas s’énerver, ils ne sont pas dangereux mais plutôt craintifs à la vue des humains. Malheureusement, je n’ai pas vu de puma. Le seul que j’ai vu était un « mini-puma » couché devant le foyer dans le refugioe et qui acceptait, sans broncher, chacun des « flat flat » qu’on lui faisait. Il m’a rappelé mon gros matou ;-)
Quatrième journée, nous parcourons la route entre Piedra del Fraile et le campamento Poincenot, en arrêtant quelques instants au glacier de Las Piedras blancas. À nouveau, nous sommes loin des touristes, c’est dans un calme plat que j’admire cette énorme masse de glace devant moi et espère à nouveau voir une portion s’effondrer. À notre arrivée au camping Poincenot, l’un des plus achalandés du parc, nous déposons notre matériel et décidons de partir longer le Rio Blanco pour nous rendre à la Laguna Sucia. Personne mais vraiment personne n’est croisé sur la route. Pourtant, le sentier est identifié sur la map mais la majorité des gens visitent uniquement la Laguna de Los Tres, à la base du Fitzroy, plus haut sommet du Parc des Glaciers.
Pour éviter les masses de touristes et avoir le plus beau spectacle possible, nous décidons de grimper à la Laguna de los Tres au lever du soleil, pour notre cinquième et dernier matin. Nous avions convenu de partir vers 6h30, alors que le soleil est levé mais pas les touristes. Yuris entend des touristes se réveiller vers 4h30 du matin. À 5 heures, inquiet de manquer le spectacle, il vient près de ma tente pour me réveiller en me disant : « I think we should go now, everybody is going there and I think we are the last one to go». En 5 minutes, je suis à l’extérieur, fin prête pour grimper les 500 mètres nous séparant de la base du Fitzroy qui est aussi appelé Chalten et qui signifie « montagne qui fume » et ferait allusion aux nuages presque toujours accrochés à la cime du Fitz Roy. Puisque Yuris ne veut pas être le dernier, je prends un rythme assez rapide pour être certParqueaine d’arriver là-haut avant que les rayons du soleil brillent sur le rocher et lui donnent des tons de couleur différents. Possiblement que Yuris a regretté de m’avoir dit que nous étions les derniers !! Je lui ai fait goûter à ma médecine, lui qui vit dans un pays quasi absent de dénivelé, je lui ai montré qu’une montagne, ça peut se grimper assez rapidement. Pauvre lui….ahahah, nous avons dépassé presque tout le monde partis plus tôt que nous. Nous avons donc pu attendre que le soleil se lève et observer le spectacle. Plusieurs photos ont été ajoutées sur mon site Picasa pour vous donner droit à la magie créée par les rayons du soleil.
De retour au campamento Poincenot, pendant que Yuris finalisait ses bagages, j’ai ai profité pour remercier une dernière fois mes bottes qui m’ont si bien rendu service pendant les 8 dernières années. Sur chacune d’entre elles, j’ai inscrit un message. Je savais que la route Poincenot – Chalten (entrée du parc) était leur dernière route qu’elles allaient parcourir car je comptais les laisser à l’entrée du Parque nacional de Los Glaciares. Je trouvais que c’était une belle mort pour des bottes, toutes percées, puantes et qui risquaient à tout coup de m’abandonner. Leur vie était terminée….. À la sortie du parc, nous avons eu bien du plaisir à les lancer dans les airs dans l’espoir de les voir accrochées à l’arche sous lequel plusieurs touristes passent chaque jour et qui annonce le sentier du Fitzroy. Possiblement qu’elles ne s’y trouvent plus aujourd’hui mais ça me fait sourire en m’imaginant les touristes rire des bottes accrochées là !!!!

De retour a el Calafate et pour terminer mon aventure patagonienne, je suis allée prendre un dernier souper de « parrillas », les fameuses grillades de l’Argentine avec Yuris et Wooter.
Le jour suivant, j’ai quitté El Calafate pour me rendre, 28 heures plus loin, à Bariloche. C’était ma toute première expérience d’un aussi long voyage en autobus, tout s’est bien déroulé. C’est comme prendre un avion en première classe. Les bancs sont larges, s’inclinent presque complètement, il ne manque que la bonne bouffe !!
Allez, je vous laisse apprécier la Patagonie à nouveau ainsi que le spectacle matinal du Fitzroy !!

Natalia xxx

vendredi 28 janvier 2011

Pognés en Patagonie....y'a pire que ça dans la vie !!!!!!!

Quelque part en décembre, j’ai reçu une bonne nouvelle de mes bons amis Florimond et Alexandra. Leur billet d’avion pour Santiago était acheté, ils venaient me rejoindre le 9 janvier pour visiter avec moi la Patagonie. Flo et Alex sont de bons « partners de rando » avec qui je suis allée notamment, en juin 2010, pour 6 jours de randonnée en Gaspésie.

DÉFINITION DE LA PATAGONIE
La Patagonie s'étend principalement en Argentine, sur 1 140 532 km2, et tout le long de la côte Pacifique du Chili sur 256 093 km2. Ces deux pays, séparés par la cordillère des Andes, abritent des paysages contrastés de montagnes, de glaciers, de pampa, de forêts subpolaires, de littoraux, d'îles et d'archipels. Habitées depuis plus de 10 000 ans par les Sud-Amérindiens tels les Mapuches, les Tehuelches ou les Selknams, ces terres furent décrites pour la première fois par l'italien Antonio Pigafetta dans son récit du premier tour du monde du navigateur portugais Fernand de Magellan publié en 1525. Après une colonisation lente et difficile, la plupart des autochtones disparurent, remplacés par une population métissée qu'on peut qualifier de « sudaméricano-européenne ». Avec une densité de 3,8 habitants au km2 (3 habitants au km2 en Sibérie, 0,46 habitant en Alaska), la Patagonie est une des régions les moins peuplées au monde. Ses terres sont exploitées pour l'élevage de bétail en d'immenses fermes appelées estancias ou convoitées pour leurs ressources naturelles importantes. Elle représente des intérêts écologiques et géonomiques importants qui suscitent des convoitises.

Comme première destination « patagonienne », nous avons opté pour le réputé Parc Torres del Paine, dans le sud du sud du Chili. Voici deux liens intéressants. Le premier est une carte détaillée du parc alors que le second est le résultat produit par le GPS d'une personne qui a fait sensiblement le même circuit que nous.
http://fsexpeditions.com/booking_hiker/img/big_map.jpg

http://www.everytrail.com/view_trip.php?trip_id=126523

Pendant notre vol en avion qui nous a amené de Santiago à Puerto Natales, porte d’entrée du parc, nous avons ri comme des p’tis fous. La joie de nous retrouver était au rendez-vous, il n’y avait pas à dire. Lors de notre escale à Punta Arenas, nous avons pu constater comme les vents sont fort présents en Patagonie, nous en avions déjà été avisés. Un camion circulait sur la piste d’atterrissage et le vent faisait en sorte que le drapeau accroché derrière, allait dans le même sens que le camion, ce qui n’est pas « normal » !! À Puerto Natales, nous nous sommes empressés de faire les achats pour notre expédition (gaz blanc, nourriture, etc…). Il n’y avait pourtant pas si longtemps que j’avais fait ça à Mendoza pour l’expédition Pat-Nat à l’Aconcagua !!! Comme dernière bouffe parmi la civilisation, nous avons choisi un resto argentin où l’on sert de bonnes grillades. Déjà le lendemain matin, nous nous rendions à Laguna Amargua pour procéder à notre enregistrement pour le parc. Ne restait plus qu’un autre mini bus et nous étions rendus au Refugio Las Torres où nous allions passer notre première nuit. Rapidement, nous décidons de partir pour ce qui nous apparaissait être une « rando du dimanche ». Sans trop savoir pourquoi, je n’avais pas d’énergie cette journée là, je trainais de la patte derrière Flo et Alex qui m’ont gentiment rassurés en me disant qu’ils étaient venus me voir en Patagonie, ils allaient donc s’adapter à mon rythme. Une fois un niveau d’énergie plus raisonnable atteint, on s’est mis à courir dans la trail, à dépasser chaque humain qui s’y trouvait ! Le seul litre d’eau et la seule barre tendre à manger que j’avais ont vite été insuffisants car finalement, ce n’était pas une « rando du dimanche ». Au total, nous avions 18 kilomètres à parcourir et 800 mètres de dénivelés à grimper. Aurais-je dû être sage et rebrousser mon chemin dès le départ ??! No way, le spectacle donné par les 3 tours au bout du sentier valait largement le déplacement, énergie ou pas !!! Et les « pisco sour » au retour étaient une belle récompense aussi ;-) Sur la route, le seul animal que nous avons rencontré est un petit renard, appelé zorro en espagnol ! En soirée, Flo a dû faire bien des efforts pour me tenir éveillée, le vidéo qui a été fait à mon insu est tout simplement tordant, je vous montrerai ça à mon retour !!

Première journée correcte : du Refugio Las Torres jusqu’au camping Seron, avec un court 13 kilomètres de rando. Les vents sont omniprésents et la fine pluie aussi mais elle n’est pas trop dérangeante. Les décors dans lesquels nous marchons sont différents. Au tout début, nous pourrions dire que nous croisons un verger alors qu’un peu plus loin, nous passons dans un champ de « je t'aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout »…. les belles marguerites blanches et jaunes. La majeure partie du sentier suit une petite rivière. Enfin, après avoir traversé une grande plaine, nous atteignons le camping Seron et faisons la super découverte ….Flo a perdu les piquets de la tente, nous allons devoir trouver une solution ! Par chance, ce soir là, les garde-parc nous en ont prêté! Petite soirée sous la tente car il pleut abondamment. La vieille tente Lafuma gentiment prêtée par Guy passe le test, l’eau ne nous atteint pas….fiou ! Alex et moi « feelons » tannantes en retirant la serviette du sac que Flo a préparé pour aller prendre sa douche. Nous avons ri pendant tout le temps où il a été absent, jusqu’au moment il est revenu dans la tente en blasphémant !
Deuxième matin, le ciel est bleu et clair, la pluie a cessé pendant la nuit, a notre grand bonheur. Notre plan de match est de nous rendre au camping El Paso, soit 22 kms plus loin. Mais encore une fois, la fatigue se fait sentir de mon côté. Mon pas est lent, du moins, beaucoup plus que celui de mes 2 amis « a grandes jambes ». J’ai parfois l’impression de devoir courir dans le sentier pour arriver a les suivre. De plus, mes vieilles bottes de 8 ans font souffrir mes pieds. Sur le chemin, nous croisons un couple de Gatineau qui nous apprend qu’une grève sévit dans la région de Magellan ou nous nous trouvons. Les chiliens protestent contre la hausse du prix de l’essence et cela a pour conséquence que le parc Torres del Paine est fermé. Fermé signifie pas d'entrée, ni de sortie !!! Les routes sont paralysées et même la frontière est barrée. Bon, bon, bon, nous sommes pour le moment prisonniers du parc…..quel dommage ! D’où notre expression « pognés en Patagonie, y’a pire que ça dans la vie !! ». Pour le moment, nul besoin de paniquer, il nous reste encore 4 ou 5 jours de rando à faire. Notre stratégie est donc de mettre la pédale douce et de profiter de chaque instant dans ce parc qui a tant a offrir. Arrivés au camping Dickson, Alexandra adresse un seul mot au garde-parc : cerveza ??! Il répond positivement, Alexandra est toute contente !!! Nous arrêtons pour manger notre diner, évidemment accompagné d’une cerveza Austral, la bière de la Patagonie ! Finalement, d’un commun accord, nous décidons d’installer notre campement dans ce site que je qualifie de très enchanteur. Nous sommes a proximité d’un lac formé par les eaux turquoises coulants du glacier Dickson. La fin de la journée est passée a « chiler » près de la tente que nous avons installée non loin du lac. Nous effectuons quelques aller-retour au refugio pour aller récupérer « tres cervezas ». La dernière fois que je suis allée, le gars était surpris de me voir encore, il m’a dit « tres mas » ??!!! Voila, notre réputation était faite !!
Troisième matin, nous voyons a nouveau les deux hollandais qui semblent suivre le même itinéraire que nous. Wouter et Yuris sont deux frères de 44 et 45 ans qui ont tous deux laissés leur famille de côté pour quelques semaines, le temps de venir parcourir quelques kilomètres de terre patagonienne. Bien que nous savons que le camping Los Perros n’est plus très loin, nous sommes tentés d’arrêter pour le diner non loin du tout premier glacier qu’il nous est donné de rencontrer sur notre route. C’est tellement impressionnant de l’entendre craquer. Tous les trois, nous arrêtions de mâcher pour pouvoir observer le glacier et trouver quelle portion allait s’effondrer. Diner mémorable ! Encore une fois, nous avions pour objectif de nous rendre un peu plus loin mais la courte pause « bière » que nous avons prise au camping Los Perros et l’entretien que nous avons eu avec le garde-parc, nous ont incité a y rester pour la nuit. Nous n’avons pas avantage a avaler une grande quantité de kilomètres a chaque jour puisque de toute facon, la grève dure encore et qu’il nous est impossible de sortir du parc. Autant mieux en profiter !! Le garde-parc nous a suggéré d’aller a la base du glacier Puma, Yuris accepte de venir avec nous. Le sentier n’est pas indiqué sur nos cartes mais il nous rassure en nous disant que la trail est bien identifiée et qu’il est impossible que l’on se perde. Au bout d’une heure, après avoir suivi la jolie rivière, nous arrivons a la base du glacier Puma formé de quelques cavernes que nous explorons, malgré le danger. Nous étions tous les 4 comme des enfants, très épatés devant cette immense brute de glace et tentés d’explorer chaque racoin, chaque trou ! A l’unanimité, nous pouvons dire que ce moment fut un « highlight » de notre voyage et pourtant, ce n’était même pas indiqué sur la carte !!
Prendre une douche a Torres del Paine n’est pas toujours une partie de plaisir, surtout quand la source d’eau provient du glacier. Ais-je besoin de vous dire que c’est glacial comme douche ?!!! En plus, la cabine de douche est a l’extérieur et la porte n’est qu’un mince rideau qui a tout coup, risque de voler au vent. Il n’y a pas de crochets ni de tablette dans la minuscule cabine, il faut donc laisser les vêtements sur la marche extérieure et risquer de voir ses sous-vêtements partir au vent. Si je le dis, c’est que c’est arrivé mais par chance…..pas à moi, mais la veille a un suisse qui a du courir nu fesse sur le terrain de camping pour récupérer ses bobettes !!!!!!
Lendemain, montée au Paso John Garner qui est le point le plus haut de notre rando, avec ses 1 229 mètres. Durée de la montée : 2h30. C’est censé être la journée la plus exposée au froid et au vent mais pourtant, nous avons eu une journée exceptionnelle, presque sans vent et pas très froide. Nous avons attaqué une longue descente le long du glacier Grey avant d'atteindre les passages dans des chutes encavées ou nous devions emprunter des escaliers accrochés a la paroi. Il est peu fréquent que nous ayons a marcher le long d’un glacier. La vue que nous avions de la haut était absolument fantastique, avec les montagnes entourant le glacier….wooowwwwwwwww ! On se sent infiniment petit dans un univers aussi immense. C’était également notre journée la plus longue, 22 kms au total. Le départ a été donné vers 10h30 (a chaque jour, le départ se faisait de plus en plus tard) et nous sommes arrivés au Refugio Grey a 18h30, tout près du lac formé par la fonte du glacier. Chaque soir, lorsque nous arrivons dans les refuges ou les campings, tous les trois en chœur chantons : « Y'a tu d'la bière icitte, y'a tu d'la bière icitte, si y'a pas d'bière icitte, on sacre notre camp d'icitte !!! ». Nous décidons de nous payer un peu de confort et de dormir dans le refugio. Flo et Alex commencent à lever le nez sur les sachets de bouffe déshydratée et à être affamés devant les menus très chers proposés dans les refugios. Je ne me laisse pas tenter, préférant liquider les nombreux sachets que je traine depuis le début dans mon sac a dos. A chaque endroit où nous cuisinons nos sachets de nourriture lyophilisée, ils suscitent la curiosité des gens qui n’ont pas accès à ce luxe en randonnée et veulent donc comprendre le principe !!
Cinquième jour, nous parcourons la portion du sentier « Grey – Italiano », qui est une marche tout de même assez facile. Nous passons par le refugio Paine Grande ou nous apprenons que la grève n'est toujours pas terminée, que près de 1 000 personnes sont coincées à la sortie du parc et presqu'autant, sinon plus, à Puerto Natales, village d'entrée du Parc Torres del Paine. Alors pourquoi se presser ?! Il y a deux choix de parcours dans le parc Torres del Paine, le O (circuit complet que nous faisons) ou le W qui est la base du circuit complet et ne représente que quelques jours de rando. La majorité des gens parcourent le W et nous nous trouvons au début de cette portion du parcours. Habituellement, n’eut été de la grève, l’achalandage aurait été monstre puisque nous sommes en plein dans le « high season ». Cependant, la grève a eu pour conséquence de vider les sentiers du parc. Le parc Torres del Paine est désert (à l’exception de la sortie ou sont coincés plusieurs personnes), nous ne croisons personne dans les sentiers, c’est une chance incroyable !! Le camping Italiano est très sommaire n'offrant ni toilette, ni provisions, ni endroit où s'abriter. 
Le lendemain, nous partons pour une courte randonnée dans la vallée des français qui passe par le campement des britanniques. Le guide Lonely Planet décrivait cette section comme immanquable, malgré le manque d’énergie dont nous étions possiblement victime. Des randonneurs nous avait également dit que cela valait la peine d’y aller. Est-ce en raison des magnifiques paysages que nous avons vu dans les jours précédents mais moi, je n’ai pas été épatée !! La seule chose qui m’a surprise, ce sont les avalanches qui survenaient à tout coup dans la montagne devant nous. Ah oui, une autre chose, nous avons vu de très près un joli petit hibou …hou hou !! Au retour au campement Italiano, nous avons fait nos bagages constitués de notre chambre a coucher, notre garde-manger, la cuisine, chacun notre garde-robe, la pharmacie, etc….. Une heure 20 minutes plus tard, nous voilà rendus au Refugio Los Cuernos habituellement bondé a ce temps-ci de l’année. Près de 150 personnes auraient dû s’y trouver.....nous étions 6, avec environ 8 membres de personnel qui n'attendaient qu'à prendre soin de nous !!
Le lendemain, comme nous n’étions qu’a une seule journée de la fin de notre parcours, que le conflit n’était pas réglé, nous avons fait le choix de « chiler » au refugio Los Cuernos qui nous offrait un magnifique décor pour jouer au scrabble tout en buvant de la bière ;-) On l’a dit : pognés en Patagonie, y’a pire que ça dans la vie !! Vers 14h, on nous a fait l’annonce que le conflit était réglé, cela signifiait que le lendemain, nous devions compléter notre tour du Parc Torres del Paine. C’est bien dommage car cette journée perdue a fait en sorte que Flo et Alex n’ont pas pu visiter un autre parc, glacier ou autre pendant leur séjour. Nous comptions aller ensemble a El Calafate et El Chalten, deux villes de la Patagonie Argentaine que je visiterai sans eux….snif snif ! Pour terminer en beauté notre séjour au Refugio Los Cuernos, nous avions demandé aux chiliens de faire chauffer le « hot tub », version patagonienne ! Nous avons été bien surpris de découvrir que le système de chauffage du « hot tub » était en fait, un poêle à bois dissimulé sous l’eau !! De quatre à cinq heures étaient requises pour faire grimper la chaleur de l’eau au-delà des 100 degrés celcius mais vous constaterez à la vue des photos, que ça valait l’attente !!! Ici, le soleil se couche très tard, soit dans les environs de 10h30. Nous avons ainsi terminé notre soirée dans le « hot tub ».
Dernière journée, celle qui nous mène au point de départ d’il y a huit jours, a l’hostal Las Torres. Au total, nous avon parcouru plus de 115 kilomètres pendant la durée totale de notre déjour. C’est la dernière fois que nous croisons les deux frères hollandais qui ont agrémenté notre séjour dans le Parc Torres del Paine. Rapidement, nous reprenons contact avec le monde virtuel d’Internet avant de prendre à nouveau le bus, en direction de Puerto Natales ou nous dégustons notre dernier souper Alex, Flo et moi. Un peu a l’avance, nous célébrons l’anniversaire de Flo !! Il n’y a aucune trace du conflit dont nous avons tant entendu parler sans toutefois avoir vécu les inconvénients mais plutôt profité des avantages. Après y avoir passé 9 jours, c’est clair dans ma tête….pognés en Patagonie, y’a pire que ça dans la vie !!!
VIVA LA VIDA, Natalia xx

 PS : Les photos sont disponibles à l'adresse suivante :


mardi 11 janvier 2011

Aaaaalllo en provenance du Sud du Sud !

MESSAGE ÉCRIT LUNDI LE 10 JANVIER EN FIN DE SOIRÉE
J'ai retrouvé Alexandra et Flo dimanche en fin de journée. Rapidement, nous avons fait un tour de ville a Santiago avant d'aller nous assoeir et profiter de la fin de journée au Patio Bella Vista. Ce matin, c'était la course pour prendre notre vol qui allait nous amener au Sud du Sud, soit a Puerto Natales en Patagonie. Notre escale à Punta Arenas nous a permis de constater comme les vents sont forts présents ici. Pour vous donner une idée, un camion  avançait sur la piste d'atterrissage mais le drapeau accroché derrière allait dans le même sens alors qu'habituellement, il aurait été dans le sens contraire. Nul besoin de vous dire que j'ai crainc un peu pendant le vol (décollage et atterrissage). Demain matin, nous partons pour 7 jours de randonnée dans le parc Torres del Paine. Si vous avez envie d'être jaloux, allez fouiller sur le net un peu....ahahhahah ! Possiblement que par la suite, nous irons en Patagonie mais du côté argentin, nous envisageons El Calafate mais plus précisément El Chalten. Nous prévoyons notamment visiter le Cerro Torre et le Fitzroy. Je n'ai aucune idée à quel moment je pourrai vous donner des nouvelles mais sachez que l'on s'amuse bien !
À bientôt !!!! Nat xx

mardi 4 janvier 2011

L'après Aconcagua

Actuellement, je suis dans le bus Los Penitentes – Mendoza. Le trip Aconcagua est donc vraiment terminé. Vous l’avez appris dans mon court message du 1er janvier, ni Patrick ni moi n’avons atteint le sommet. Il faut dire que peu de grimpeurs ces jours ci ont réussi à atteindre le sommet du Cerro Aconcagua, Dame Nature ne collabore pas vraiment avec nous.
Le 25 décembre, nous avons pris notre journée OFF au base camp. Je vous avais dit dans l’un de mes derniers messages que le 25 décembre était une journée parfaite pour atteindre le sommet, en raison de la température clémente au sommet. Nous venons tout juste d’apprendre que 3 gars sont partis de Plaza Argentina, à environ 4 400 mètres d’altitude, ce jour-là. Après avoir atteint le sommet et 18-20 heures d’effort, l’un des gars est décédé en redescendant du sommet, en raison d’hypothermie et d’engelures.  La prudence est de mise en montagne.
Après avoir passé un 15 minutes connectés sur Internet, nous avons eu une belle surprise au retour à notre tente. UNE INVASION BELGE !!!! Près de 40 personnes s’entassaient tout près de notre tente, pour ne pas dire SUR notre tente. Patrick a fait ni un ni deux, il est allé jouer du coude pour protéger la super tente Mountain Hardwear à son ami « Loulou » ! Incroyable, on aurait cru que nous étions invisibles, je ne sais trop pourquoi ils étaient ainsi excités près de notre tente. Les caméras vidéos, caméras photos, les longues accolades, les pleurs et tout et tout ! Finalement, nous avons su que l’expédition belge visait à amasser des sous pour les gens asthmatiques et que parmi eux figuraient le ministre-président flamand Kris Peeters ainsi que l’ancien champion de natation Fred Deburghgraeve. Tous deux ont été contraints d’abandonner quelques jours plus tard. C’était juste drôle de voir une des « fefilles » chialer car il y avait une roche sous le sol de sa tente….hihih ! On s’est bien bidonnés Pat et moi ;-). Nous n’avons pas trouvé de vidéo encore sur Internet mais ça serait juste drôle de voir Pat lutter pour sa tente où étaient accrochés mes sous-vêtements pour sécher au soleil.
http://www.lesoir.be/actualite/belgique/2010-12-28/kris-peeters-abandonne-l-ascension-de-l-aconcagua-811098.php
Après une bonne journée de repos, nous avons « pacté » tout notre matériel pour déplacer notre campement à Nido de Condores, à 5 380 mètres d’altitude. Malgré que nous avions sélectionné notre matériel avec soin, en ne prenant que ce qui était essentiel pour les prochains jours, mon sac de 105 litres et le sac de 130 litres de Patrick débordaient !!!! Les mules Houde et Munger transportaient chacune un sac beaucoup trop lourd. Estimation rapide, j’avais environ 55 livres alors que Patrick en avait 75 sur le dos. Difficile de grimper 1 kilomètre plus haut quand ton sac est si pesant….. Après 3 heures d’effort soutenu, nous avons dû établir notre camp à Plaza Canada et non à Nido de Condores comme prévu. Le ciel se couvrait et nous ne voulions pas être pris dans une tempête. La sagesse s’impose parfois ;-)
Maintenant, un sujet étonnant, qui démontre quelque peu à quel point nous devons faire des drôles de choses dans une telle expédition. Dans le parc provincial Aconcagua, il est interdit de jeter des déchets, même ceux provenant de notre corps…..voyez ?! En entrant dans le parc, on se fait remettre chacun un sac, pour livrer nos déchets humains, plus souvent appelés « cacas ». Dégueulasse ?! Oh que oui !! Patrick et moi en avons ri plus d’une fois, en se demandant souvent lequel entre nous deux allait rapporter le « sac à m……. » hihihihihi ! Nous avons identifié trois options pour faire nos cacas : 1. Le fameux sac de plastique d’épicerie 2. La boîte vide de Pringles (faut avoir du visu en titi !) 3. Les sachets vides de Mountain House (bouffe déshydratée que nous consommons matin, midi et soir) refermés avec du duct tape pour ne pas confondre lors du repas. J’ai été l’heureuse élue pour attacher sur mon sac de 105 litres, le fameux « sac à m….. », il n’y a pas eu de fuite, à mon grand bonheur ;-) C’est le prix à payer pour venir à l’Aconcagua et C’EST COMME ÇA !!! Désolée de vous avoir coupé l’appétit si vous étiez en train de « munger »…hahahah !
Au réveil, nous emplissons à nouveau nos sacs car l’objectif est de se rendre à Nido de Condores. Deuxième journée avec ce poids sur le dos, je dois avouer que je l’ai trouvé éprouvant ce 27 décembre. En plus, près d’arriver à 5 380 mètres, le ciel s’est couvert et il s’est mis à neiger. Étonnant car en plus, le ciel grondait, on entendait le tonnerre. Fiou, nous arrivons à trouver le campement et le choix de notre emplacement n’est pas très long. La fatigue s’est emparée de nous et avec les gros flocons qui tombent, nous devons rapidement nous couvrir. Nous commençons à être habitués à monter la tente et le partage des tâches est assez bien déterminé. Une fois la tente montée, je vais à l’intérieur et Patrick me remet le matériel que nous avons besoin pour le dodo et les repas. Le reste demeure dans les sacs qui sont dissimulés dans le plus petit portique. Puisqu’aucune source d’eau n’est à notre portée, Patrick doit rapidement entamer le « travail » de faire fondre de la neige pour nous hydrater.
Nous étions loin de nous douter que les 3 prochains jours, nous serions coincés sous la tente, à attendre que la tempête passe. Neige, froid et forts vents nous ont cloués à Nido de Condores. Par chance, nous avions prévu le coup, ayant en notre possession suffisamment de gaz blanc nécessaire à la fonte de la neige, qui sert à nous hydrater mais aussi à cuisiner nos sachets de Mountain House, que nous avions également en quantité suffisante. Lors de la montée, nous avons croisé quelques personnes qui ont dû redescendre au base camp pour aller récupérer ou « quêter » du gaz ou de la nourriture. Loin de nous l’intention que ça nous arrive !!
Nos journées ressemblaient à ceci : réveil à 10 heures le matin, on mange, fait bouillir de la neige, sort un peu pour faire nos besoins à l’extérieur de la tente, on mange encore, visite chez le « ranger » (gardien du parc) pour enquêter sur la météo, on lit, on fixe le plafond de la tente, on dit des niaiseries, on placote, on se raconte des histoires, on mange des biscuits, des chips, des jujubes….En gros, c’était pas mal ça pour 12 heures de temps, avant de se recoucher à nouveau. Dieu sait qu’on en a passé du temps à l’horizontal à ne rien faire. La première journée, nous avons réussi à sortir en avant-midi mais ça s’est rapidement gâté par la suite, nous obligeant à retourner dans notre confortable et chaleureuse maison « de luxe ». Les nuits étaient froides et venteuses mais dans un sleeping moins 40 degrés celcius, on arrive à bien dormir malgré la dureté du sol.
Petit parallèle : j’ai lu plusieurs pages du livre « Conquérant de l’impossible » de Mike Horn qui a réussi à faire en 2 ans, le tour du cercle polaire arctique. Des froids de moins 60, il en a rencontré, des tempêtes pas possibles, il a dû en affronter.  J’étais dans un décor semblable, ça faisait drôle !
Le 30 décembre, durant l’après-midi, nous avons dégourdi nos jambes en optant de nous rendre au camp Berlin, situé à 5 900 mètres. Nous avions ainsi deux objectifs : nous acclimater et partir à la reconnaissance de la trail car il était fort possible que nous allions faire une tentative pour le sommet le lendemain. Avec le soleil qui plombe sur le versant nord de la montagne et les nombreux grimpeurs qui se rendent pour la nuit au camp Berlin, la montée est agréable. Nous faisons d’ailleurs la rencontre de David et sa gagn de britishs fort sympathiques. Au base camp, ils étaient à côté de nous, nous avons donc pu faire leur connaissance. Nous ne savions même pas qu’ils étaient eux aussi coincés à Nido depuis plusieurs jours. C’est vous dire comme on sortait peu de notre tente ;-) En redescendant vers Nido, encore une fois, il a neigé. Petit détail, c’est l’été actuellement en Argentine et la voie normale que nous empruntons est très rarement enneigée à cette période ci de l’année ce qui est censé rendre son ascension plus facile. Ouin, ouin, ouin, on repassera pour cette année…… !
ENFIN, le 31 décembre, ma montre réveil sonne à 2 heures du matin. Les vents forts soufflent toujours et le givre qui recouvre toute la tente nous indique qu’il fait très froid dehors. Mais quand même, nous persistons et nous nous préparons pour la montée : déjeuner, préparation du matériel requis, habillement et hésitation à partir nous amènent à ne sortir de la tente pour débuter l’ascension que vers 4h45. Évidemment, il fait noir, la trail est maintenant complètement recouverte de neige et personne n’est passé avant nous. Il faut ouvrir la trail !! À chaque pas, on cale de 2 pieds, ce qui rend plus difficile la montée. Peu de temps après le départ, tellement le froid était saisissant, Patrick me dit : « tsé Nat, on n’est pas obligés de nous rendre au sommet. » Cela m’a bien étonné venant d’un gars qui a affronté à plusieurs reprises des tempêtes et des froids importants lors de ses expéditions hivernales. Mais, il me connait peu et ne sait probablement pas que l’abandon fait très rarement partie de mes options. Je me réfère à mon expérience de l’an dernier en Bolivie et lui dit que je souhaite attendre que le soleil sorte vers 6 heures, possiblement que la température grimpera à cet instant et le moral s’améliorera puisqu’au moins, on va voir le décor devant nous. Mais, une fois arrivés au Berlin camp, à la vue d’une petite hutte, dont la porte ne ferme même pas, j’insiste pour que nous y entrions pour réchauffer mes pieds que je n’arrive presque plus à sentir. Mes orteils sont effectivement très très froids, j’ai peine à les bouger. Patrick doit faire comme moi. Ensemble, nous tentons de réchauffer nos pieds. En alternance, j’installe l’un des pieds de Patrick sous mon aisselle afin de lui fournir de la chaleur. Après un bon 30 minutes à l’intérieur de la hutte,  nous sommes forcés d’admettre que nous ne pourrons pas poursuivre notre route. Il reste plus de 1 000 mètres à monter, le froid est toujours aussi présent et de toute évidence, nos pieds vont geler à nouveau rapidement. Comme je l’ai dit à Patrick : « deux sportifs comme nous, on ne peut pas se passer de nos orteils, il faut agir sagement et intelligemment ». Tant pis sommet, ce n’est que partie remise mon cher !
Avant de quitter, j’ai tenu à aller coincer dans un rocher, un signet de ma maman, disparue depuis près de 5 mois. Je l’ai installée pour qu’elle ait une vue incroyable sur les montagnes.
Désolée mais c’est le mieux que j’ai pu faire maman pour aller te dire un pti coucou ! Je suis convaincue que tu es fière de la décision que nous avons prise, Patrick et moi et que tu nous as guidés vers ce choix. Je t’aime ma jolie xx
Lors du chemin du retour, nos traces étaient déjà effacées par le vent qui avait soufflé fort. En regardant vers le ciel, nous pouvions apercevoir le sommet qui était déjà couvert par les nuages et par ce qui nous a semblé être le « viento blanco » qui annonce une tempête. Cela nous réconfortait dans notre choix d’avoir abandonné l’idée de nous rendre au sommet, au risque de perdre un ou quelques doigts de pieds. D’ailleurs, en enlevant mes bas de retour dans la tente, j’ai vite remarqué que mes 2 petits orteils étaient tout blancs, j’avais même un plaque de sang sur le côté du pied droit. Très rapidement, Patrick et moi avons fait des pieds et des mains (ahahah !) pour réactiver la circulation. Tout est maintenant ok, mes petits orteils ont survécu. Avant de décider de redescendre au base camp, je suis allée consulter le ranger pour connaitre la prévision météo des prochains jours. On nous annonçait du mauvais temps, ce qui confirmait que nous allions redescendre à 4 300 mètres, à la Plaza de Mulas. Le démontage de la tente n’a pas été chose facile. Suite aux tempêtes, elle était ensevelie sous quelques pieds de neige et même la glace la fixait solidement au sol.
Bien que nous soyons en descente, le poids du sac sur mon dos m’écrase et à tout coup, je risque de perdre pied et de chuter par terre, avec cette neige qui recouvre le sol. Il ne fallait surtout pas que je tombe, avec le super « sac à m….. » attaché à mon sac à dos. À l’approche du base camp, mes jambes commencent à « shaker », je suis épuisée et j’ai de la difficulté à garder le focus. Avec le ravin tout près, je ne peux pas me permettre d’erreur car je risque de débouler et encore une fois, ça ne serait pas chic de débouler avec «  un sac à m…. »…ahahahah !
Comme consolation à l’échec du sommet, j’ai eu la chance de croiser une femme remarquable au base camp !! En effet, à notre retour, le décor avait beaucoup changé au base camp : beaucoup plus de tentes en raison de la haute saison qui débute et tous plein de nouveaux visages, dont deux de québécois qui sont tout près de nous. Denis vient s’entretenir avec nous et nous informe que Sylvie, qui l’accompagne, est venue faire une tentative il y a 4 ans mais sans succès en raison de la météo. Déjà, le nom de Sylvie me marque puisque peu de femmes constituent le milieu de l’alpinisme. Je la regarde à plusieurs reprises mais me dit que ce n’est sûrement pas elle. Mais pourtant, il y a plein de badges sur son manteau : drapeaux du Québec, du Canada et le lendemain, je reconnais le logo de son site web. Hé oui, c’est bien elle, Sylvie Fréchette, pas la nageuse synchronisée mais bien la Valdorienne qui a atteint en solo le 21 mai 2008, le toit du monde, mieux connu sous le nom d’Everest.  À l’époque, un collègue de travail m’en avait parlé et sur le champ, je m’étais précipité chez Archambault pour me procurer son livre que j’ai dévoré. J’y ai découvert une femme d’une détermination sans limite, impressionnante, inspirante, courageuse, fonceuse, bref, un modèle pour moi et voilà que je l’avais « live » devant moi. Nous avons discuté pendant quelques minutes, j’ai fait ma téteuse et demandé une photo. Elle m’a dit des paroles que jamais je ne vais oublier !!! Patrick a dû me trouver tannante pendant le chemin du retour du base camp jusqu’à Los Penitentes, j’ai fait si souvent référence à cette rencontre plus que mémorable pour moi : Nat la mini alpiniste avec Sylvie, la grande alpiniste.
Si vous désirez une conférencière dans votre milieu de travail, je vous la recommande. Je l’ai proposé au « garnement » mais ma demande n’a pas abouti nulle part.
Quel bonheur de prendre une vraie douche chaude et de dormir dans un bon lit douillet après près de 2 semaines dans les montagnes. On s’aperçoit comme de telles banalités peuvent valoir parfois si cher.
Tel que je l’ai dit dans mon message précédent, j’ai vécu une aventure parfaite, qui aurait été plus que parfaite si nous avions atteint le sommet. Ce n’est que partie remise !!! Patrick et moi comptons bien un jour faire une seconde tentative. Quelques aspects de notre stratégie seront ajustés mais pour une première, je vous jure que l’on a super bien travaillé et comme on l’a si souvent dit, on faisait un super bon team ;-)
Maintenant que nous approchons de Mendoza, il nous reste à aller profiter du bon steak argentin et des bons Malbec de Mendoza dont nous avons été privés pendant trop longtemps !! Ce soir, nous prévoyons souper en compagnie de Patrice et Sébastien, les deux québécois connus lors de notre première soirée à Los Penitentes ainsi qu’avec la gagn de sympathiques british qui logent au même hôtel que nous !! C’est une belle soirée en vue, j’en suis convainue !
Cette aventure est sans contredit l’une des plus marquantes et enrichissantes de toute ma vie. Sans hésitation, je souhaite répéter l’expérience, j’ai encore beaucoup à apprendre. Nous faisons partie des rares personnes qui ont osé le faire dans une autonomie quasi-totale, n’eut été du transport des bagages par les mules…..
Je vous embrasse et vous dit à bientôt en Patagonie !!
Mule Munger xxxxxxx
PS : les photos suivront sous peu...je manque de temps un peu !!

Aconcagua....fin

MESSAGE ÉCRIT LE 1er JANVIER 2011 MAIS QUI N'A PU ÊTRE PUBLIÉ EN TEMPS RÉEL SUR MON BLOGUE
 
Coucou !
 
L'aventure Aconcagua se termine sous peu, nous serons a Mendoza demain. Je la qualifie de parfaite mais elle aurait ete plus que parfaite si Patrick et moi avions atteint le toit du continent americain.
 
Bonne et heureuse annee, a bientot, Nat xx

Noël au base camp

MESSAGE ÉCRIT LE 25 DÉCEMBRE 2010 MAIS QUI N'A PU ÊTRE PUBLIÉ SUR MON BLOGUE EN TEMPS RÉEL
Coucou !
C'est Noël car il neige dans ma tête eeee.....hihihih, pas vrai, il fait encore un soleil radieux au base camp de l'Aconcagua, je suis en shorts et en chandail à manches longues.
Depuis le dernier message, envoyé par mon ami Flo, nous avons été en reconnaissance de terrain et acclimatation sur la trail qui, un jour, devrait nous mener au top de l'Aconcagua.
Jeudi le 23, nous sommes partis du base camp pour nous rendre au Plaza Canada qui est a 4 910 mètres d'altitude. Deux heures et demi plus tard, nous y étions, tout s'est très bien déroulé et après y avoir passé près d'une heure, nous sommes retournés dans le confort de notre base camp.
Après nos journées de rando, au retour, on se cuisine un petit quelque chose et vers 20 heures, arrive le moment de bonheur, celui on l'on va se camoufler dans la tente. On a tout un pti rituel : pas le droit de regarder les photos de la journée avant d'être dans la tente, au chaud dans nos sleeping moins 40, on mange des chips, des biscuits, des jujubes et on boit, boit, boit et sort souvent pour aller aux toilettes. Le minimum que l'on doit boire est 4 litres de liquide (alcool exclu) par jour. Ca fait plusieurs aller-retour vers la bécosse ça !!!
Le matin, pour aller emplir nos Nalgene d'eau, le tuyau en caoutchouc qui nous alimente en eau du ruisseau de la montagne est gelé jusqu'à 11 heures le matin environ. Le moyen pour obtenir de l'eau est de casser avec un piolet la glace qui recouvre l'eau dans un gros baril en plastique de 55 gallons.
Vendredi le 24, nous sommes partis du base camp pour nous rendre a Nido de Condores a 5 350 mètres d'altitude, soit 1 km plus haut.  Encore une fois, tout va très bien pour Patrick et moi. En discutant avec les gens autour de nous et en consultant le livre que nous avons, nous constatons que nos temps sont vraiment bons. Pour vous donner un exemple, le livre dit que la majorité des gens prennent de 6 à 8 heures pour grimper de Plaza de Mulas (base camp) a Nido de Condores. Pat et moi l'avons fait en 5 heures. La forme est là, il n'y a pas de doute. Pendant notre montée, nous avons croisé un monsieur, seul, qui nous a dit que ca faisait 5 jours qu'il était a Nido et qu'il entrait chez lui. Il s'est repris pour nous dire qu'il s'en allait plutôt a la plage. La bonne nouvelle est qu'il était en direction du base camp puisque définitivement, il n'allait pas bien, il était pas mal confus, un des symptomes du mal de l'altitude. N'ayez crainte, Pat et moi, on est top shape, mis à part quelques maux de tête pour moi qui partent après une seule Tylenol.
Hier soir, 24 décembre, c'était Noël ici aussi mais pas pour les clients, juste les guides, porteurs, rangers, etc. D'une part, l'alcool est fortement déconseillé lorsque nous sommes en altitude. Le sommet est trop important pour nous pour que nous puissions même nous laisser tenter par un bon houblon. Il faut savoir que nous avons en notre possession 5 bières (1 a explosé pendant le transport des mules) et 2 bouteilles de vin mais nous les gardons pour après le sommet. Elles seront sûrement meilleures et tellement méritées. D'autre part, nous n'étions pas vraiment invités à la fête mais nous en avons subi les conséquences. Musique assez forte jusqu'à 2-3 heures du matin, feux d'artifice a environ 10 mètres de notre tente (super dangereux !), etc, etc... Bien difficile de dormir et pourtant, le sommeil est si important pour nous. Et mon Noël a été plutôt triste, j'ai eu les blues. Noël est l'occasion de se rassembler, de festoyer. C'était tout le contraire pour moi hier soir. J'étais dans une mini tente, le party était à l'extérieur, Pat était pris dans son livre et moi, j'écoutais de la musique et je pleurais. Soudain, les 3 mois d'absence de mon chez moi, m'ont frappé. Je m'ennuyais, j'aurais tant voulu être près de vous. Merci Alex pour la Christmas lights song de ColdPlay, tu devineras qu'elle a joué plus d'une fois dans mes oreilles. Merci Mélanie pour ta carte de Noël, elle est suspendue dans notre tente.
Tout va bien ce matin, la tristesse est derrière moi. Il faut dire aussi que Patrick m'a annoncé une moins bonne nouvelle hier dans la soirée et cela m'a probablement affecté également. La météo n'est pas super pour les prochains jours. Et pourtant, elle est aujourd'hui incroyable : moins 5 au sommet et pas de vent. Une journée I - DÉ - A - LE quoi ?! Nous n'aurons pas la même chance car les prévisions annoncent de la neige pour les prochains jours. Nous avons, Patrick et moi, discuté et discuté encore. Plusieurs stratégies ont été envisagées. Finalement, celle qui a été retenue est de prendre DAY OFF aujourd'hui, 25 décembre, pour permettre à notre corps de reprendre des forces. Demain matin, nous partons pour Nido, avec tout notre matériel pour plusieurs jours. Pour continuer notre acclimation, nous allons possiblement grimper jusqu'à Berlin camp (5 780 m) et revenir faire dodo a Nido. Comme nous sommes en autonomie, donc sans guide et sans info sur la météo, nous sommes devenus amis avec des british qui ont pas mal le même plan de match que nous et qui serons a Nido en même temps que nous. Ainsi, nous aurons accès a la météo et pourrons déterminer a quel moment nous attaquons le sommet. Patrick fait la blette et se promène partout pour avoir le plus d'informations possible. La sécurité est notre premier critère. Patrick repart de Santiago le 7 janvier alors nous avons du temps devant nous. Il sufffit d'être patient. C'est dommage car dans un monde idéal, on faisait le sommet le 29 décembre et le 31 décembre, on se retrouvait a Los Penitentes, avec douche, bon repas chaud, vin, bière et bon lit confortable.
Ainsi, je ne peux pas pas vous confirmer à quel moment vous aurez des nouvelles de nous car à partir de maintenant, plus accès à Internet.
Trop drôle, pendant que je vous écrivais, confortablement assise dans ma chaise thermarest près de la tente, on a entendu une mini explosion dans la tente. Hihihi...c'est la balloune verte accrochée au plafond de la tente qui vient de crever. J'ai donc crié : Joyeux noël !!
Malheureusement, considérant le coût d'internet, je n'ai pas lu vos messages, je ne fais que vous donner des nouvelles pour vous faire savoir que tout va merveilleusement bien !!!! Internet est cher et ne fonctionne pas très bien. C'est d'ailleurs ce qui explique que vous avez reçu un message de mon ami Flo car je n'avais pas d'autre solution, n'ayant pas accès a Yahoo, ayant oublié mon mot de passe Hotmail, et impossible d'ouvrir le document word que j'avais préparé sur mon lap top.....ahhh les technos, comme ça peut me faire rager des fois. Patrick a découvert une facette de moi ce jour là....ahahah ! Nous avons de superbes photos qui vous seront partagées lors de notre retour dans la civilisation.
Je dois filer, nous devons préparer tous nos bagages, prendre une autre luxueuse douche et nous reposer.
Plein de becs, sucrez vous l'bec pour moi ! Nat xxxxx

Base camp Aconcagua

MESSAGE ÉCRIT LE 22 DÉCEMBRE 2010 MAIS QUI N'A PU ÊTRE PUBLIÉ SUR MON BLOGUE EN TEMPS RÉEL
Coucou !
Actuellement, je suis assise dans ma chaise Thermarest, au base camp de l’Aconcagua. Il fait environ 10 a 15 degrés, avec la chaleur du soleil, dont nous ne sommes pas très loin. Ce lieu est appelé « Plaza de las Mulas » et se situe à 4 300 mètres d’altitude. Déjà 4 jours que nous sommes en montagne.
Comme prévu, j’ai accueilli Patrick a l’aéroport de Santiago vendredi le 17 et par la suite, nous avons pris le bus Santiago – Mendoza qui devait durer 6 heures. Mais, le passage a la douane argentaine n’étant pas qu’une petite affaire (on débarque tous de l’autobus, on passe un par un a la douance, ils sortent tous les bagages, etc…) nous sommes arrivés a 19h a Mendoza, sans un peso argentain mais avec des bagages pour 6 !! Un new-yorkais habitant Mendoza est venu nous porter dans son taxi avec tout le matériel. J’ai du me faire mini a l’arriere pour que l’on arrive a entrer dans un seul taxi. Nous avons eu droit a un accueil très chaleureux a l’hotel Nutibara pres de la Plaza Independecia. Apres avoir débarque tous nos bagages, nous avons relaxé dans la chambre avant de nous rendre au resto Azafran (tu peux me corriger Francois si ce n’est pas ca) ou nous avons mangé de l’excellente bouffe accompagnée d’un super bon vin de Mendoza. Premiere journée éprouvante pour Patrick qui arrivait tout juste de son vol Montréal – Miami – Santiago.
Le rush de départ a été assez incroyable mais tout est bien organisé.  Samedi matin, on a couru pour acheter le permis qui nous a couté 3 000 pesos argentins, soit environ 750 $. Ensuite, la bencina blanca (gaz blanc) pour le réchaud, finaliser les achats de bouffe, les quelques médicaments manquants, notre dernière bière et bouffe dans la civilisation ;-) A 15h30, nous partions dans le bus pour revenir tout pres de la frontiere Argentine-Chili. Le monsieur qui met les bagages dans le bus au terminal a fait la passe avec nous. Il nous a demandé d’aller du côté gauche de l’autobus pour entrer nos 6 sacs dans la soute a bagages. Wise guy, il nous a chargé 80 pesos (20 $) pour l’extra de bagages, argent qu’il a finalement mis dans ses poches. Drôle de hasard, nous faisons la connaissance dans l’autobus de deux montréalais, Patrice et Sébastien, qui s’en vont eux aussi grimper l’Aconcagua mais pour la voie « fausse polonaise ». Nous espérons nous retrouver a Mendoza ou a Montréal un de ces quatre pour nous raconter nos expériences respectives. En arrivant a Los Penintes (village de départ pour l’une ou l’autre des voies), on se fait dire que l’on doit laisser nos bagages a être livrés par les mules a Las Confluencias, dans 1 heure seulement. Ouhhh la, méchant rush de fou, dans le hall extérieur de l’hotel Ayelen pour préparer 2 sacs de 30 kilos. Pour finaliser la soirée, nous avons soupé avec Patrice et Sébastien. Je reprends mot pour mot ce que Patrice m’a dit dans la soirée : aille mais ça prend des couilles en esti pour faire ce que tu fais, partir un an, laisser toute ta vie en suspend, venir grimper l’Aconcagua, sérieux man, tu m’impressionnes !! Les gens a l’hotel Ayelen sont surpris d’apprendre que nous partons Patrick et moi seuls pour attaquer ce monstre de 6 962 mètres, sans guide, cuisinier ou organisation quelconque. La seule aide que nous avons est celle des mules qui montent notre stock. Mais, apres le base camp, les mules, ce sera Patrick et moi car elles ne montent pas plus haut.

Le vrai départ est donné dimanche le 19 décembre a 13h. La première journée est plutôt facile avec juste 350 metres a grimper. Moins de trois heures plus tard, nous arrivons a Las Confluencias. Une fois la tente montée, nous passons au medical afin qu’ils vérifient notre pression, taux d’oxygène dans le sang et rythme cardiaque. Tout est parfait, nous sommes autorisés a poursuivre notre route. Nous faisons partie des rares grimpeurs qui le font en autonomie. On s’est même fait demandé pourquoi on n’avait pas pris une expédition toute organisée avec la bouffe, les tentes, les guides etc. On n’a pas trop su quoi répondre autre que …..parce que c’est comme ça ?!!! Le gars qui nous posé la question ne savait même pas ce qu’avait Patrick dans les mains et pourtant, ce n’était qu’un poêle pour cuisiner notre bouffe !! <La première nuit, nous l’avons passé à Las Confluencias à 3 300 mètres.
Deuxième journée, petite rando d’acclimatation jusqu’à Plaza Francias a 4 100 mètres d’altitude. En chemin, nous faisons la connaissance de Alicia et Alvaro qui font le tour du monde en vélo. Woooooo ! Jusqu’à maintenant, il ont fait Vancouver – Alaska et ont même connu Russell et Loralie que j’ai connu sur la route en Californie. Le monde est pti ! Ils finalisent leur portion Perou – Chile. Ils ont été bien surpris d’apprendre que Patrick et moi, on ne se connaissait pas vraiment car on ne s’était vus qu’une seule fois avant de se ramasser ici. Ce qui s’est produit est lors de mon message de départ le 18 septembre, je vous ai tous invité a venir me rejoindre sur la route. Patrick a répondu a l’appel pour la portion Aconcagua. Pour la deuxième fois, nous dormons a Las Confluencias.
 Troisième journée, l’objectif est de se rendre au base camp situé a 4 300 metres. La route est longue malgré que l’ascension se fait en 2 portions assez intenses. Le reste de la route consiste davantage a avaler du milage et traverser une riviere.  Par chance, nous n’avons et qu’a la traverser qu’une seule fois et ainsi, marcher 3 heures, les bottes complètement mouillées.  Il a neigé un peu hier soir mais nous sommes très confortables dans la chaleur de la tente.
Je m’entends super bien avec Patrick, j’ai l’impression que l’on fait une super bonne team. Sa vaste expérience d’organisation d’expéditions en montagne combinée a ma mini expérience de haute montagne fait un super bon mixx ! On rit tout l’temps et disons qu’on a vraiment l’occasion de se connaitre a vivre rapproches ainsi pendant 3 semaines. Nous sommes très souvent sur la même longueur d’onde et tous les deux très faciles a vivre et habitués a vivre dans des conditions assez sommaires comme celles que nous connaitrons pendant cette expérience enrichissante. Je suis choyée et traitée aux ptis oignons, vous n’avez pas a vous inquiéter.
Au base camp, il y a environ 150 personnes et la très très grande majorité, ce sont des hommes, il n’y a que quelques filles…..yiiipppiiie !  Il y a même une toilette toute peinte de rose qui nous est réservée….coool ! Aujourd’hui, on relaxe, on ne prévoit pas faire grand-chose autre que peut-être se payer le luxe d’une douche a 10 $, lire, dormir dans la tente la porte ouverte pour laisser entrer le vent frais des montagnes. Ici, on a même la possibilité d’acheter de la bière, des cigarettes et du vin, sûrement hors de prix mais c’est pour vous dire comme c’est assez civilisé. Il y a de la musique qui joue dans une tente voisine et quelques personnes comme nous sont en journée off. Les autres sont partis pour grimper. Je les vois très bien en haut a ma droite, marcher a un rythme tres lent, a zigzaguer dans la montagne.
Demain,ce sera notre tour, nous comptons grimper jusqu’à Plaza Canada a 4 910 mètres et redescendre au base camp pour le dodo.  Comme le sommet est a 6 962 mètres, idéalement, il faudra dormir le plus haut possible pour rendre l’ascension finale pour facile. Dans notre mire comme camp pour l’ascension finale : Nido de condores (5 350 m) ou Berlin camp (5 780) ou autre, selon la température et notre réaction a l’altitude. Mis a part quelques maux de tête mineurs, tout va très très bien ! Le ciel est très clair actuellement, ceux qui sont partis cette nuit pour le sommet sont choyés !
Je ne prévois pas écrire très souvent car un 30 minutes d’internet coute….20 $ !!! En wise girl que je suis, j’ai utilisé mon lap top pour composer le message avant de le mettre en onde. Je risque de peut-être lire vos messages mais ne pas y répondre avant janvier 2011. Je dois vous quitter car mon clavier noir brille au soleil depuis une bonne heure, les touches sont un peu brulantes ! Viennent tout juste d’arriver à côté de nous, un couple de slovéniens d’une cinquantaine d’années. Ils ont fait le sommet hier alors nous avons plein de questions pour eux.
Pour plus d’informations ou pour des maps, vous pouvez consulter les liens suivants ou tout simplement googler Aconcagua pour trouver de l’info :

Je ne vous reparlerai pas d’ici Noël alors amusez-vous bien, nous ferons de même, possiblement en compagnie d’autres grimpeurs au base camp. Mééééééélanie, j’ai bien hâte de lire ta carte dans 2 jours ;-)
A bientôt, je vous embrasse, Nat xxx