vendredi 29 juillet 2011

Une finale en Irlande...que j'ai mis du temps à vous partager !

Killarney – Castledownbere
Deux très belles routes mènent à Killarney. Deux jours plus tôt, j’avais parcouru celle qui origine de « Moll’s Gap », traverse le Killarney National Park, en passant par Muckross avant de terminer sa course à Killarney. Ce matin-là, j’allais parcourir la seconde route, celle passant par le « Gap Dunloe ». Beaucoup moins fréquentée que la première mais tellement magnifique elle aussi. En réalité, celle-ci n’est pas fréquentée par les voitures mais ce sont plutôt les carrioles tirées par des poneys qui abondent. La route zigzague dans une vallée au travers d’un défilé de petits lacs reliés entre eux par une mince rivière qui coule, mais pas toujours doucement.

Le débit d’eau dépend du niveau des pluies et elles sont exceptionnellement abondantes en juin 2011 !!! Justement, une fine bruine fouette mon visage alors que je tente de dépasser les carrioles pas assez rapides à mon goût et d’où se dégage une odeur … pffffouaaaah … nauséabonde ! Mieux vaut se trouver devant que derrière ;-) La pluie me donne l’impression d’être dans ma douche. Je dégouline de partout. La route est belle mais les montées sont parfois très rudes bien que pas mal courtes. Par la suite, je me suis retrouvée devant un lot d’affiches dont une indique Kenmare mais en direction d’une route toute défoncée et très étroite. Hummm hummmm, la veille, j’avais justement lu dans mon « Routard » qu’à l’occasion, des petits comiques s’amusaient à détourner des affiches. Ouin ouin ouin, pas moyen de demander à quelqu’un si c’est effectivement la route que je dois emprunter car je suis seule au monde ! Je n’ai d’autre choix que d’avancer sur cette route et de voir où je vais aboutir. Elle est à peine assez large pour une voiture ce qui, par chance, ne permet pas d’excès de vitesse. Je rencontre un groupe de cyclistes qui, au départ, m’ont laissé croire que je n’étais pas sur le bon chemin et que je me dirigeais dans la direction opposée à ce que je souhaitais. Il va sans dire qu’habituellement, j’ai un bon sens de l’orientation mais avec la brume qui sévit sur le paysage, mon orientation fait défaut un peu, beaucoup, passionnément, à la folie (!!). Mais non, après avoir regardé attentivement leur « map », ils me confirment que je ne suis pas très loin du « Moll’s Gap » que j’escomptais atteindre. Yesser ! Ne te réjouis pas trop vite Nat, tu te souviens comme le Moll’s Gap est élevé en altitude ?! Effectivement, une longue pente m’attend mais tout de même, je ne me décourage pas trop car j’arrive à tenir le rythme de mes amis cyclistes malgré qu’ils ont un bon 70 livres en moins sur leur monture…yeah !
Là-haut, je ne prends même pas la peine d’arrêter, m’empressant plutôt de descendre vers Kenmare. Après tant d’efforts, je suis détrempée et dois donc compter sur ma faible chaleur corporelle pour survivre pendant le 10 kms qui me sépare de Kenmare. En arrivant là-bas, j’ai été attirée par un restaurant tout simplement parce qu’un « graffiti » sur le mur affichait « soupe et café », tout ce dont j’avais besoin pour me réchauffer. En tout cas, les irlandais ont sûrement le sang plus chaud que moi. Câlibine, je porte un cuissard long, un court par-dessus, des pantalons en gore-tex, un chandail à manche longue, mon manteau en gore-tex et parfois même un « windstopper » entre ces deux couches et j’ai à peine assez chaud. J’ai vu un irlandais avec un cuissard court et un chandail à manches courtes… « that’s it » ! Je n’arrive pas à le croire, je serais sûrement encore gelée malgré toutes les soupes avalées, les cafés bus et les douches chaudes prises.
En après-midi, ma route s’est poursuivie mais sur la péninsule de Béara, une beaucoup moins fréquentée mais tout aussi belle. Là-bas, c’est vert plus que jamais. Certains passages sont sous des tunnels d’arbre, c’est fort enchanteur comme endroit. Comme la température n’était pas super, je comptais aller à l’auberge de jeunesse près du « Glenmore Lake », après la toute petite ville de Lauragh. Je savais que la longue montée du « Healy Pass » était devant moi. Monte, monte, monte….toujours aucune indication pour l’auberge en question. Plus je monte, plus la vue se camoufle sous la brume qui s’épaissit à chaque tour de roue. Mon Dieu, mais c’est que je ne vois presque plus rien devant moi ! Soudain, une affiche pour l’auberge apparait et indique qu’elle se trouve 5 kms plus loin vers la droite ! Pfffff, si tu penses que je vais descendre les 5 kms que je viens de monter pour devoir les remonter demain… No way, je continue ma route pour atteindre le petit village de pêcheurs de Castletownbere même si c’est 15 kms plus loin et dans le sens opposé de ma prochaine destination. Voyez l’effet des pentes parfois ?!!! Les derniers mètres à grimper étaient beaucoup plus difficiles. D’une part, le pourcentage de la pente était tout de même assez élevé et d’autre part, je ne savais jamais quand ça allait terminer, je ne voyais que quelques pieds devant moi !! Rendue au « Healy Pass », je ne voyais rien moins que rien. La descente a débuté et soudain, le paysage s’est pointé le nez devant moi. Poufffff, un vrai tour de magie et j’en ai eu le souffle coupé ! Eeeee wooooowwwwwwwwwwwwww ! En plus, la route se défilait devant moi comme un fin ruban entremêlé sur le sol.
OOhhhh boboy ! C’est juste à moi cette descente-là ?! Hummmm, du plaisir à profusion mes amis ! J’ai réussi l’impossible en filmant ma descente, ce qui impliquait que je ne tienne ma monture qu’à une seule main…danger vous dites ?! Ne non ;-) Et le pire dans tout ça est qu’à tout moment, un animal quelconque risque de se pointer dans votre chemin. Mais en fait, est-ce votre chemin ou le leur ?! Là est la question…hihihi !
Castledownbere – Skibbereen
Ce matin, après avoir passé la nuit dans un camping assez ordinaire, avant toute chose, je suis allée faire une virée au village miniature de Castledownbere. Je n’allais quand même pas faire 30 kms additionnels sans venir voir de quoi avait l’air ce charmant village de pêcheur.

Le soleil et la chaleur sont aujourd’hui plus conformes à mes attentes. Mais, tous les irlandais le disent, juin n’aura pas été un mois d’été en 2011 ! Je m’arrête à Glengarriff pour faire le plein d’énergie et repart de plus belle en début d’après-midi. Je traverse Bantray dont le cimetière est dans une butte à la sortie de la ville.

Pour atteindre Skibbereen, je fais le choix d’emprunter le route régionale mais cela signifie très souvent une route plus étroite encore (hé oui, c’est possible, je l’ai vérifié !!) et le degré des pentes est souvent plus grand.

À la fin de la descente, je me suis sentie triste car je savais que le meilleur de l’Irlande était maintenant derrière moi, tous ces étonnants et mémorables paysages de la côte ouest que je ne reverrais pas de sitôt.
Ma soirée s’est terminée dans un restaurant qui aurait avantage à faire partie de tous les guides de voyage. Il ne faisait malheureusement pas partie du guide Routard emprunté « à long terme » au camping de Clifden ;-), c’est le proprio du camping qui m’a conseillé de venir ici. Le décor, l’ambiance, la rapidité du service, le choix au menu, la qualité de la bouffe, les serveuses, le prix…tout était parfait !!


Permettez moi de vous raconter un brin d’histoire à propos du restaurant « The Church » de Skibbereen. Le restaurant a été initialement converti à partir d’une église méthodiste qui auparavant tenait hebdomadairement des services religieux, de 1833 à 2003. En 2006, l’édifice a été complètement détruit par les flammes. Rien n’a survécu mis à part les 4 murs et 4 items qui aujourd’hui font partie du nouveau restaurant :
-          2 colonnes en fonte qui s’élèvent dans la porte d’entrée
-          La porte double frontale
-          Une plaque de marbre qui est au même endroit qu’originalement, dans les escaliers
-          Et une pièce de l’un des balcons originaux en fonte. 

Inscription au bas du menu :
If God forbade drinking, why would He have made wine so good ? Cardinal Richelieu
(Si Dieu a interdit de boire, pourquoi aurait-il fait le vin si bon?)
Skibbereen – Timoleague
Parfois, la cervelle nous joue des tours ! J’étais préparée à une journée courte  causée par le peu de distance à parcourir entre Skibbereen et Timoleague. Mais, courte distance ne signifie pas pour autant que cela sera facile. En empruntant les routes de campagne, on se voit souvent pris dans des cotes de quelques mètres mais d’un degré qui vous fait regretter votre choix. Bien que je n’avais que 50 kms à parcourir, je me suis vite retrouvée la langue à terre. La situation se reproduit aussi quand je sais que je ne suis qu’à quelques kms de ma destination finale. Même s’il ne reste que 2-3 kms à pédaler, la fatigue se fait davantage sentir et j’ai très très très hâte d’arriver. Pourquoi ? J’en sais rien….il faut croire que je suis ainsi faite. Lors de la traversée d’un joli village, de fines gouttelettes ont laissé leur trace sur une étendue d’eau.
Timoleague – Cork

Je suis réveillée par une chaleur insupportable dans ma tente. Il n’est que 7h30 mais déjà, le soleil « cuit » ma tente et celle qui s’y trouve … MOI ! Wooowww, c’est signe que je vais avoir droit à une superbe finale comme dernière journée. Voici ma bécane, qui se laisse dorer au soleil après que je l’ais décorée à l’irlandaise en y apposant quelques trèfles sur le pare-boue arrière. Prêt pas prêt, on y va URocK ?
C’est de loin mon plus beau matin, dommage que ce soit le dernier....
La route longe une rivière qui se déverse dans la mer celtique probablement non loin car mon nez arrive à en détecter l’odeur.

Devinez maintenant ce qui m’attendait à mon arrivée à Cork. Mais voyons, c’est évident et prévisible : de la PLUIE !!!!!!!! Hé oui, une belle averse assez intense me tombe dessus malgré le ciel bien bleu encore. L’Irlande, si imprévisible !
Une fois bien installée dans un hôtel, je suis allée ma balader à pied dans cette ville plutôt industrielle. Cela explique possiblement que la majorité des touristes sont d’avis que Cork ne vaut pas le détour. Mais tout de même, en s’éloignant du centre, on fait parfois de belles découvertes.


 
À Cork, contrairement à partout ailleurs en Irlande, on préfère la Murphy’s à la Guiness.
 Vous vous souvenez qu’en Espagne j’ai rencontré deux polonais à bicyclette ? Hé bien l’un d’eux habite Cork en Irlande. Il ne s’y trouvait malheureusement pas lors de mon passage mais avait pris soin de me formuler ses recommandations. C’est ainsi que j’ai passé la soirée au SinE, un endroit lugubre à l’extérieur mais si chaleureux à l’intérieur.


C’est tout petit, les gens sont entassés comme ce n’est pas permis et il n’y a pas un bout de mur et même de plafond qui n’est pas décoré. Ici tout est permis dans la « déco »….

Dublin
Visiter le musée Guiness à Dublin, ce n’est pas donné : 15 euros, soit environ 21 $ mais pour moi, l’argent a été bien investi, j’ai ADORÉ ! Évidemment, la visite débute et se termine par la boutique de souvenirs. Ils sont « wises » eux aussi ! Le musée est réparti sur 7 étages, chacun (ou presque) étant attitré à un thème en particulier : fabrication de la Guiness, histoire de cette excellente bière, Arthur Guiness lui-même et la signature de son bail de 9 000 ans, la publicité et la finale, le 7e étage où l’on vous attend avec une splendide vue 360 degrés sur Dublin et une pinte de Guiness !

Mon étage favori est sans conteste celui où sont affichées les nombreuses publicités. Saviez-vous que le livre Guiness tenait son origine de la bière ? Également, saviez-vous que pour célébrer les 200 ans de la Guiness, 150 000 bouteilles de bière, fabriquées uniquement pour l’occasion avaient été jetées à la mer ? D’ailleurs, certaines d’entre elles ont été retrouvées en Californie ces dernières années.




Enfin, a l’étage réservé pour la publicité, il y a un aménagement de télévisions et de miroirs pour faire défiler avec un effet bizarroïde les publicités. Je me suis bien amusée avec les miroirs et ma caméra, en voici la preuve.
Avant de quitter Dublin, j’ai fait un tour guidé de la ville. Voici quelques-unes de mes images préférées




Pour vous faire sourire, voici une petite démonstration de comment on peut se débrouiller avec une envie de pipi pressante a l’arrivée a l’aéroport avec le vélo, les bagages et la boite de carton pliée et emballée dans une toile bleue (tarp).

En guise de conclusion, je vous partage quelques constats faits pendant ce court séjour de 3 semaines en Irlande :
·      Ma plus belle surprise de ce voyage est purement gastronomique : mon Dieu qu’ils font de l’excellent pain, ils n’ont rien à envier à nos cousins français.
  • Les cyclistes irlandais portent presque tous une veste jaune fluorescente question d’être vus sur la route si étroite et où les bolides filent à vive allure. Quant à moi, j’avais presque toujours mes couvre-sacoches jaunes fluo d’une part pour être parée à la pluie quotidienne et d’autre part, pour être vue de loin
·      Les enfants de tous âges sont acceptés dans les pubs. Comme quoi ça fait vraiment partie du rythme de vie irlandais de venir prendre un verre !

·       Si vous faites le bon choix d’aller visiter l’Irlande, testez ce qui suit : demandez à un irlandais quelle est la température pour les jours à venir, plus concrètement, va-t-il pleuvoir ? À tout coup, ils partent à rire et vous font sentir que votre question est farfelue. « Voyons ! Comment savoir et en plus, il pleut à chaque jour ici » que l’on peut deviner par l’expression de leur visage !

  • Il n'est pas rare de voir les moutons ou chèvres peinturées en bleu, vert ou rouge, probablement pour permettre de les identifier....

§  Mon coup de cœur définitivement de ce voyage est chaque précieux instant que j’ai passé dans les pubs, à écouter de la musique traditionnelle. Vus de l’extérieur, la façade du pub ne vous donne aucunement envie d’entrer à l’intérieur. C’est froid, souvent mal entretenu et ça donne l’effet d’un lieu abandonné. MAIS, après avoir entrouvert la porte, vous sentez une vague de chaleur s’emparer de vous. Nombreux sont les irlandais accoudés au bar à boire une bonne Guiness, une Smithwick’s, un Bulmer’s ou autre. Dans le coin près de la porte d’entrée, sur une banquette de bois ou des tabourets très bas, quelques musiciens sont réunis afin notamment de faire vibrer l’atmosphère. Guitare, accordéon, mandoline, violon, flûte traversière, le concertina, tous ces jolis sons réunis sur un même air. Encore plus surprenant, des jeunes, des moins jeunes, une dame fort bien vêtue, une autre en pantalons de jogging et avec les cheveux gras, etc…. Ils sont si différents mais tapent tous du pied sur le même air.

Ma curiosité m’a amené à poser plusieurs questions. À chaque soir sont réunis des musiciens et tout est informel. Entre autres, pas de « play list ». Par exemple, la dame bien vêtue qui souffle dans sa flute traversière décide d’entamer un air et tous les autres enchaînent. Nul besoin de confirmer sa présence, il suffit de prendre l’initiative de se joindre aux autres musiciens présents. L’effet est à tout coup magique. À plusieurs reprises, les poils sur mes avant-bras se sont dressés ou des larmes ont roulé sur mes joues tellement l’intensité du moment me faisait vibrer.


Depuis le 21 juillet et ce, jusqu’au 22 août prochain, je suis en compagnie de Marjolaine qui souhaitait vivement vivre une première expérience de voyage à vélo. En duo, nous allons parcourir une portion du Nord de l’Europe soit la Normandie (mes ancêtres !!), Belgique avec une finale à Amsterdam en Hollande.
Enfin, je fais appel à votre aide ! Je savais dès le départ que j’allais profiter de cette année pour changer de travail à mon retour. Après mûre réflexion, j’en suis venue à l’évidence que je n’étais guère enchantée à l’idée de retourner dans mon « pti » Québec d’amour. Je souhaite mettre du piquant dans ma vie : nouvel emploi, nouvel environnement, nouveau milieu de vie et tout ce qui vient avec. C’est pourquoi j’envisage faire un bout de chemin à Montréal. Bref, si vous avez des contacts qui sont à l’emploi du Gouvernement du Québec dans la grande métropole, je vous serais très reconnaissante de me le faire savoir. J’ai un profil en finances mais un emploi dans un tout autre domaine pourrait être un défi stimulant ! Merci à l’avance pour votre aide.
Également, j’habitais avant mon départ dans un 5 et demi à Québec. Afin de faciliter ma transition vers Montréal, j’ai fait le choix de sous-louer l’appartement (meublé en entier) où je vivais. Vous connaissez une ou un ami qui vient de se séparer et qui cherche un pti nid temporaire ? Vous connaissez des cégépiens ou des étudiants à l’Université qui cherchent un appartement tout meublé pour leur prochaine année scolaire ? Mon appartement est libre actuellement et ce, jusqu'à la fin juin.

Enfin, je suis à la recherche d’une chambre en colocation à Montréal ou d’un petit appartement disponible dans les environs de début septembre. Ceci est toutefois conditionnel au succès de mes démarches de recherche d’emploi.
SVP, passez le mot ! Votre aide sera précieuse…
Sur ce, je vous souhaite de passer un très bel été et de savoir profiter de chaque instant !!
Nathalie xxx