vendredi 9 septembre 2011

Direction : Mont St-Michel !!

Le 22 juillet très tôt au matin, voilà que j’arrivais à nouveau à l’aéroport Charles-de-Gaulle à Paris. Accompagnée de la bête de Marjolaine (son vélo !!), je devais me rendre à Versailles grâce au RER, un train qui circule sur tout le réseau parisien. Se balader avec un vélo « roulant » dans le RER n’est pas permis sur les heures de pointe mais quand il est maintenu dans la boîte de carton, il n’y a aucun inconvénient à embarquer dans le RER. Une fois embarqué dans le train, le vélo n’est plus vraiment problématique. C’est lors de transferts qu’il cause du trouble car les distances à franchir sont assez longues merci !! Au-delà des distances, il y a en plus les tapis roulants, les barrières étroites à traverser, les escaliers à monter, etc….. Par chance, deux dames (oui oui, merci messieurs !!) m’ont aidé lors des deux transferts que j’ai dû faire avant d’atteindre la gare « Versailles rive gauche ». Ataboy, mission accomplie ! Ne restait plus qu’à attendre Marjolaine, à Paris depuis 3 jours et Marie-Hélène, qui habite Versailles et garde si gentiment mon URocK depuis 2 semaines. Après avoir déballé et monté le vélo de Marjo, comme ma nuit avait été pas mal courte et que j’étais passablement en avance sur l’heure prévue de notre rencontre, je me suis assise par terre, ai attaché mes bagages et le vélo à moi avant de pouvoir faire un pti dodo…..la nuit dans un avion, ce n’est jamais très réparateur !!
Mon vélo récupéré chez Marie-Hélène, Marjo et moi avons parcouru les 4 longs kilomètres nous séparant du terrain de camping Huttopia à Versailles. Ici, c’est cher : la nuit nous coûte 37 euros en plus de la réservation par Internet au coût de 10 euros. Donc, au total, ça nous coute près de 75 $ canadiens pour dormir dans une tente sur un vaste terrain où sont entassés de nombreux campeurs et à ce prix, même pas moyen d’avoir accès à une table à pic-nic !!!

Versailles à Condé-sur-Vesgre
Au matin, nous allons au petit restaurant du camping où Marjo dit au garçon, avec son plus beau sourire : "Allo, j’aimerais avoir deux cafés svp". De son air le plus sympathique, il lui répond : « ici, on ne dit pas allo, on dit bonjour ….. » PANG ! Elle lui fait rapidement savoir qu’elle n’est pas française et que chez nous, ça se dit couramment « Allo » …
Avant d’attaquer la journée, nous devions faire un arrêt au Decathlon (une grande surface spécialisée dans les équipements et articles de sport) pour faire certains achats et faire vérifier quelques trucs sur nos vélos. Nous avons été bien accueillies (difficile de faire autrement face à deux jolies filles à vélo…hihi !) et avons enfin pu entamer notre journée un peu après 15h. Coup de malchance, une bonne averse nous tombe sur la tête après les tout premiers coups de pédale. Le tracé de Google nous dirige sur la nationale 10 qui n’est pas très recommandée aux cyclistes. Par chance, l’office de tourisme n’est pas très loin. Ils nous enlignent vers une route plus sécuritaire en plus de nous remettre de belles vestes orange fluo pour être bien visibles sur la route. Il faut dire qu’il est déjà 18 heures et nous n’avons même pas 25 % de la route dans les jambes.

Tout se passe bien pour le reste, les routes sont agréables et nous avons vraiment l’impression d’être arrivées au pays où ça ne fait que descendre….hiiiihaaaa ! Marjolaine arrive très bien à suivre la cadence et j’en suis ravie !! Il est 21h15 quand nous atteignons enfin le camping.
Distance parcourue : 67,2 kms en 4h00

Condé-sur-Vesgres à Verigny
Le monsieur au camping nous aide grandement en nous donnant accès à son ordinateur afin que l’on trace notre itinéraire, direction plein ouest jusqu’à Senonches. Le site mappy.fr donne un résultat un peu meilleur que google.ca mais quand même, j’ai hâte que nous atteignons des villages dessinés sur notre carte de Normandie car j’ai l’impression qu’on se cherche tout le temps. Vers 13h, nous traversons "Chaudon" et là-bas une dame nous avise que presque tout est fermé dans ce village et que les chances sont minces de trouver quelque chose à manger à "Le-Boulay-Thierry".


Malgré que notre ventre est vide, que le déjeûner est déjà bien loin, nous poursuivons notre route dans l’espoir de pouvoir acheter des provisions. Malheur, le vent de face ne nous lâche pas. La vitesse n’est pas très rapide, c’est un dur début en cyclotourisme pour Marjo ! À l’approche de "Châteauneuf-en-Thymerais", nous arrêtons pour analyser la carte en bordure de route. Olivier, un cycliste français s’arrête en nous apercevant. Quand nous lui demandons à quel endroit il est possible d’acheter de la nourriture, il est bien embêté puisque c’est dimanche et en France, tout est fermé la dimanche ! Oh….oh…..Il est près de 16 heures et nous n’avons toujours pas déjeuné (dîner au Québec). Olivier voyant que nous sommes dans le pétrin et en plus à plusieurs kilomètres de Senonches où nous comptions arrêter, nous invite chez lui et sa copine Adéline, dans le petit village de Vérigny. Il nous faut donc faire un 15 kilomètres mais direction sud-est, donc un peu un retour en arrière. Olivier nous explique qu’actuellement, nous sommes en pleine récolte du blé. Il nous arrive même de devoir passer dans une tempête de blé alors que la moissonneuse-batteuse est dans le champ à quelques pieds de nous sur la gauche. On ne voyait absolument rien pendant quelques instants et c’était tout à fait comique !! Après nous avoir servi de bonnes brioches, Adéline et Olivier nous offrent de nous accompagner jusqu’à Chartres où il y a LA cathédrale la plus importante France. Les vitraux de Chartres, mondialement connus de par leur fameux "bleu de Chartres" sont restés depuis le Moyen Âge.

Par chance que nous n’avions pas de bouffe car nous aurions passé à côté sans même le savoir alors que là, nos hôtes jouent en plus les guides touristiques. Une fois la visite rapide de Chartres terminée, nous entrons à Vérigny pour la douche et un bon repas de pâtes. Nous avons eu l’air de deux filles qui n’avaient pas mangé depuis 3 jours, deux vraies ogres !!
Un MERCI TOUT SPÉCIAL à Olivier et Adéline pour votre accueil hors pair. Vous venez n’importe quand au Québec, notre porte vous sera grande ouverte et les guides sont inclus en plus ;-)


Distance parcourue : 55,9 kms en 3h08

Vérigny à Tourouvre
Nous quittons Vérigny et mettons le cap sur Senonches, là où nous devions nous rendre la veille. Le ciel est gris mais la route est belle et notre rythme est bon. Marjo m’impressionne vraiment, pour une fille qui n’a jamais fait de cyclo, elle a vite perdu son statut de débutante. Je traine la majorité des trucs à partager (tente, réchaud, guides de voyage, caméras, etc….) et me trouve plus souvent qu’autrement devant (ce que je préfère de loin…) mais cela a l’avantage d’équilibrer nos forces. Enfin à Senonches, nous arrêtons pour casser la croute et réévaluer notre plan de match de la journée. Nous traversons de tout petits villages et donc, les campings se font parfois rares.


C’est ainsi que nous optons pour Tourouvre où il y a un gite d’étape dont le prix est plus qu’abordable. Cela nous amène à traverser les forêts du Perche où le chêne rouvre et le hêtre sont rois. De longues routes forestières, bien ombragées et très vertes en plus de quelques pentes, à mon grand bonheur.


À notre arrivée, nous constatons rapidement que deux filles, ça ne passe pas inaperçu à Tourouvre. Même le monsieur du kiosque d’information touristique, ayant probablement plus de 60 ans, nous offre de dormir chez lui. Le secret est toutefois bien gardé que nous dormons au gîte du village, géré par la mairie de Tourouvre.

Sur le pas de la porte du gite d'étape se trouvait une petite hirondelle, tombée de son nid construit dans l’une des deux fenêtres de notre chambre située un étage plus haut.

Marjo a eu l’amabilité et le bonheur d’aller la retourner dans son pti nid !!

Distance parcourue : 65,2 kms en 3h21

Tourouvre à Sées
Nos départs ne sont jamais très matinaux mais plutôt vers midi alors que j’ai toujours eu l’habitude de débuter ma journée tôt pour pouvoir en profiter une fois la distance prévue parcourue et ainsi, s’il arrive un pépin, il y a de la marge de manœuvre pour réagir. Notre stratégie de la journée est d’emprunter de toutes petites routes peu fréquentées mais plus rudes dans les mollets ;-) Le ciel est parfois gris, parfois ensoleillé mais la température est bonne : ni trop chaud, ni trop froid !




A notre arrivée à Sées, nous sommes affamées puisque nous n’avons pas pris de pause pour le dîner. Michael nous a vues à notre arrivée sur le terrain de camping. Comme il rêve depuis longtemps de voyager à vélo et qu’il a même son cheval d’acier (vélo !!), il est intrigué et vient nous parler. Il nous invite à manger avec lui et c’est là que nous arrivons à le convaincre de nous suivre pour une journée. Départ prévu : lendemain matin !!!
Distance parcourue : 43,9 kms en 2h13

Sées à Domfront
Ce matin, c'est une nouvelle formule de voyage, celle en trio : moi, Marjo et Michael. Déjà dans les premières minutes, nous lui apprenons plein de trucs notamment sur la sécurité. Deux mères poules, ça ne peut faire autrement ;-) Le pauvre Michael a droit à une rude intro avec le cyclo : des pentes, des pentes et encore des pentes.


Marjo s'assure que Michael est toujours derrière ! Go Michael Go !

La portion du trajet est divisée en trois, soit de Sées à Carrouges, de Carrouges à Bagnoles-de-l'Orne et enfin de Bagnoles à Domfront. Nous prennons une première pause assis par terre en haut d'une longue pente avant même d'atteindre Carrouges où nous arrêtons à nouveau pour faire le plein d'air dans nos pneus. La dame du commerce où nous arrêtons m'apprend que la seconde portion sera pas si mal mais que la dernière...ouf ! À Bagnoles-de-l'Orne, nous devons à nouveau arrêter pour acheter quelques provisions et prendre un café devant la magnifique église de l'endroit. 


Nous avons retenu un camping à la ferme pour y passer la nuit. Ce qui nous a attiré vers cet endroit est la possibilité de faire....la traite des vaches. Comble de malchance, nous arrivons trop tard pour contribuer à la traite qui est déjà toute faite. Isabelle et Patrick nous réservent une belle surprise : le gîte de l'endroit est libre pour la nuit et ne nous coûtera que 20 euros à trois pour la nuit. Yéééé car il y avait effectivement beaucoup de pentes dans la dernière portion du voyage et pour arriver à garder Michael avec nous, nous avons dû lui chanter des chansons à tue-tête sur la route pour le maintenir en vie. Nos fort sympathiques hôtes nous invitent à leur demeure pour nous faire goûter le poiré, un cidre fait à partir de poires. Le ciel est garni d'étoiles, la nuit sera bonne et le repos réparateur.
Distance parcourue : 73,6 kms en 3h53

Domfront à Beauvoir
Au matin, la montre-réveil nous sort de notre sommeil à 7h pour la traite des vaches. Malheureusement, le désir de poursuivre la nuit l'emporte sur celui d'aller traire une vache, ce ne sera que partie remise mesdames les vaches !! Nous avons devant nous une autre longue journée pour rejoindre le Mont St-Michel qui est dans notre mire. À l'approche d'un site touristique autant visité (près de 3 millions de touristes d'y rendent à chaque année), il importe d'éviter les routes départementales très achalandées alors nous devons emprunter les mini routes départementales et traverser plusieurs petits villages et grimper des côtes très abruptes. La Basse-Normandie accueillait pour la première fois la semaine fédérale internationale de cyclotourisme du 31 juillet au 7 août. Près de 13 000 participants étaient attendus dans la région de Flers. Malheureuseument, nous sommes passés quelques jours trop tôt mais avons pu apercevoir quelques décorations sur la route.


Nous effectuons une longue descente jusqu’au barrage de St-Laurent et nous n'avons pas trop de mal à nous ressortir du trou.


Le trio de cyclotouristes dans un miroir le long de la route

Michael traîne de la patte dans les derniers miles. Encore une fois, nous répétons le truc des chansons pour le motiver et le plaçons entre nous pour maintenir une vitesse acceptable. Enfin, Beauvoir nous accueille, nous ne sommes plus qu'à 4 kilomètres du très populaire Mont St-Michel. Marjo et moi pouvons alors dire : 1ere mission accomplie !!!!

Distance parcourue : 75 kms en 4h20

Notre top 3 des plus drôles expressions de Michael qui est en apprentissage du français
Papier de toilette = papier LE cul
Costume de bain = Short de bagnoles
Et il a appris avec les "kébékoises" à dire : ça fait la job !!!!!!!

mardi 30 août 2011

Toujours en vie !!

Toujours en vie ?! Plus que jamais quoi !!!

Surtout après avoir parcouru près de 1 500 kilomètres à vélo en compagnie de Marjolaine. Les récits suivront sous peu, manque le temps pour écrire. Nous sommes toutes deux entrées au pays le 22 août dernier avec tous nos morceaux !!!

Aux gens que nous avons rencontré sur la route mais dont nous n'avons pas conservé les adresses de courriel, nous vous invitons chaleureusement à nous écrire :

Nathalie : natmunger@gmail.com
Marjolaine : marjlaf@hotmail.com

A bientôt !! Nathalie

vendredi 29 juillet 2011

Une finale en Irlande...que j'ai mis du temps à vous partager !

Killarney – Castledownbere
Deux très belles routes mènent à Killarney. Deux jours plus tôt, j’avais parcouru celle qui origine de « Moll’s Gap », traverse le Killarney National Park, en passant par Muckross avant de terminer sa course à Killarney. Ce matin-là, j’allais parcourir la seconde route, celle passant par le « Gap Dunloe ». Beaucoup moins fréquentée que la première mais tellement magnifique elle aussi. En réalité, celle-ci n’est pas fréquentée par les voitures mais ce sont plutôt les carrioles tirées par des poneys qui abondent. La route zigzague dans une vallée au travers d’un défilé de petits lacs reliés entre eux par une mince rivière qui coule, mais pas toujours doucement.

Le débit d’eau dépend du niveau des pluies et elles sont exceptionnellement abondantes en juin 2011 !!! Justement, une fine bruine fouette mon visage alors que je tente de dépasser les carrioles pas assez rapides à mon goût et d’où se dégage une odeur … pffffouaaaah … nauséabonde ! Mieux vaut se trouver devant que derrière ;-) La pluie me donne l’impression d’être dans ma douche. Je dégouline de partout. La route est belle mais les montées sont parfois très rudes bien que pas mal courtes. Par la suite, je me suis retrouvée devant un lot d’affiches dont une indique Kenmare mais en direction d’une route toute défoncée et très étroite. Hummm hummmm, la veille, j’avais justement lu dans mon « Routard » qu’à l’occasion, des petits comiques s’amusaient à détourner des affiches. Ouin ouin ouin, pas moyen de demander à quelqu’un si c’est effectivement la route que je dois emprunter car je suis seule au monde ! Je n’ai d’autre choix que d’avancer sur cette route et de voir où je vais aboutir. Elle est à peine assez large pour une voiture ce qui, par chance, ne permet pas d’excès de vitesse. Je rencontre un groupe de cyclistes qui, au départ, m’ont laissé croire que je n’étais pas sur le bon chemin et que je me dirigeais dans la direction opposée à ce que je souhaitais. Il va sans dire qu’habituellement, j’ai un bon sens de l’orientation mais avec la brume qui sévit sur le paysage, mon orientation fait défaut un peu, beaucoup, passionnément, à la folie (!!). Mais non, après avoir regardé attentivement leur « map », ils me confirment que je ne suis pas très loin du « Moll’s Gap » que j’escomptais atteindre. Yesser ! Ne te réjouis pas trop vite Nat, tu te souviens comme le Moll’s Gap est élevé en altitude ?! Effectivement, une longue pente m’attend mais tout de même, je ne me décourage pas trop car j’arrive à tenir le rythme de mes amis cyclistes malgré qu’ils ont un bon 70 livres en moins sur leur monture…yeah !
Là-haut, je ne prends même pas la peine d’arrêter, m’empressant plutôt de descendre vers Kenmare. Après tant d’efforts, je suis détrempée et dois donc compter sur ma faible chaleur corporelle pour survivre pendant le 10 kms qui me sépare de Kenmare. En arrivant là-bas, j’ai été attirée par un restaurant tout simplement parce qu’un « graffiti » sur le mur affichait « soupe et café », tout ce dont j’avais besoin pour me réchauffer. En tout cas, les irlandais ont sûrement le sang plus chaud que moi. Câlibine, je porte un cuissard long, un court par-dessus, des pantalons en gore-tex, un chandail à manche longue, mon manteau en gore-tex et parfois même un « windstopper » entre ces deux couches et j’ai à peine assez chaud. J’ai vu un irlandais avec un cuissard court et un chandail à manches courtes… « that’s it » ! Je n’arrive pas à le croire, je serais sûrement encore gelée malgré toutes les soupes avalées, les cafés bus et les douches chaudes prises.
En après-midi, ma route s’est poursuivie mais sur la péninsule de Béara, une beaucoup moins fréquentée mais tout aussi belle. Là-bas, c’est vert plus que jamais. Certains passages sont sous des tunnels d’arbre, c’est fort enchanteur comme endroit. Comme la température n’était pas super, je comptais aller à l’auberge de jeunesse près du « Glenmore Lake », après la toute petite ville de Lauragh. Je savais que la longue montée du « Healy Pass » était devant moi. Monte, monte, monte….toujours aucune indication pour l’auberge en question. Plus je monte, plus la vue se camoufle sous la brume qui s’épaissit à chaque tour de roue. Mon Dieu, mais c’est que je ne vois presque plus rien devant moi ! Soudain, une affiche pour l’auberge apparait et indique qu’elle se trouve 5 kms plus loin vers la droite ! Pfffff, si tu penses que je vais descendre les 5 kms que je viens de monter pour devoir les remonter demain… No way, je continue ma route pour atteindre le petit village de pêcheurs de Castletownbere même si c’est 15 kms plus loin et dans le sens opposé de ma prochaine destination. Voyez l’effet des pentes parfois ?!!! Les derniers mètres à grimper étaient beaucoup plus difficiles. D’une part, le pourcentage de la pente était tout de même assez élevé et d’autre part, je ne savais jamais quand ça allait terminer, je ne voyais que quelques pieds devant moi !! Rendue au « Healy Pass », je ne voyais rien moins que rien. La descente a débuté et soudain, le paysage s’est pointé le nez devant moi. Poufffff, un vrai tour de magie et j’en ai eu le souffle coupé ! Eeeee wooooowwwwwwwwwwwwww ! En plus, la route se défilait devant moi comme un fin ruban entremêlé sur le sol.
OOhhhh boboy ! C’est juste à moi cette descente-là ?! Hummmm, du plaisir à profusion mes amis ! J’ai réussi l’impossible en filmant ma descente, ce qui impliquait que je ne tienne ma monture qu’à une seule main…danger vous dites ?! Ne non ;-) Et le pire dans tout ça est qu’à tout moment, un animal quelconque risque de se pointer dans votre chemin. Mais en fait, est-ce votre chemin ou le leur ?! Là est la question…hihihi !
Castledownbere – Skibbereen
Ce matin, après avoir passé la nuit dans un camping assez ordinaire, avant toute chose, je suis allée faire une virée au village miniature de Castledownbere. Je n’allais quand même pas faire 30 kms additionnels sans venir voir de quoi avait l’air ce charmant village de pêcheur.

Le soleil et la chaleur sont aujourd’hui plus conformes à mes attentes. Mais, tous les irlandais le disent, juin n’aura pas été un mois d’été en 2011 ! Je m’arrête à Glengarriff pour faire le plein d’énergie et repart de plus belle en début d’après-midi. Je traverse Bantray dont le cimetière est dans une butte à la sortie de la ville.

Pour atteindre Skibbereen, je fais le choix d’emprunter le route régionale mais cela signifie très souvent une route plus étroite encore (hé oui, c’est possible, je l’ai vérifié !!) et le degré des pentes est souvent plus grand.

À la fin de la descente, je me suis sentie triste car je savais que le meilleur de l’Irlande était maintenant derrière moi, tous ces étonnants et mémorables paysages de la côte ouest que je ne reverrais pas de sitôt.
Ma soirée s’est terminée dans un restaurant qui aurait avantage à faire partie de tous les guides de voyage. Il ne faisait malheureusement pas partie du guide Routard emprunté « à long terme » au camping de Clifden ;-), c’est le proprio du camping qui m’a conseillé de venir ici. Le décor, l’ambiance, la rapidité du service, le choix au menu, la qualité de la bouffe, les serveuses, le prix…tout était parfait !!


Permettez moi de vous raconter un brin d’histoire à propos du restaurant « The Church » de Skibbereen. Le restaurant a été initialement converti à partir d’une église méthodiste qui auparavant tenait hebdomadairement des services religieux, de 1833 à 2003. En 2006, l’édifice a été complètement détruit par les flammes. Rien n’a survécu mis à part les 4 murs et 4 items qui aujourd’hui font partie du nouveau restaurant :
-          2 colonnes en fonte qui s’élèvent dans la porte d’entrée
-          La porte double frontale
-          Une plaque de marbre qui est au même endroit qu’originalement, dans les escaliers
-          Et une pièce de l’un des balcons originaux en fonte. 

Inscription au bas du menu :
If God forbade drinking, why would He have made wine so good ? Cardinal Richelieu
(Si Dieu a interdit de boire, pourquoi aurait-il fait le vin si bon?)
Skibbereen – Timoleague
Parfois, la cervelle nous joue des tours ! J’étais préparée à une journée courte  causée par le peu de distance à parcourir entre Skibbereen et Timoleague. Mais, courte distance ne signifie pas pour autant que cela sera facile. En empruntant les routes de campagne, on se voit souvent pris dans des cotes de quelques mètres mais d’un degré qui vous fait regretter votre choix. Bien que je n’avais que 50 kms à parcourir, je me suis vite retrouvée la langue à terre. La situation se reproduit aussi quand je sais que je ne suis qu’à quelques kms de ma destination finale. Même s’il ne reste que 2-3 kms à pédaler, la fatigue se fait davantage sentir et j’ai très très très hâte d’arriver. Pourquoi ? J’en sais rien….il faut croire que je suis ainsi faite. Lors de la traversée d’un joli village, de fines gouttelettes ont laissé leur trace sur une étendue d’eau.
Timoleague – Cork

Je suis réveillée par une chaleur insupportable dans ma tente. Il n’est que 7h30 mais déjà, le soleil « cuit » ma tente et celle qui s’y trouve … MOI ! Wooowww, c’est signe que je vais avoir droit à une superbe finale comme dernière journée. Voici ma bécane, qui se laisse dorer au soleil après que je l’ais décorée à l’irlandaise en y apposant quelques trèfles sur le pare-boue arrière. Prêt pas prêt, on y va URocK ?
C’est de loin mon plus beau matin, dommage que ce soit le dernier....
La route longe une rivière qui se déverse dans la mer celtique probablement non loin car mon nez arrive à en détecter l’odeur.

Devinez maintenant ce qui m’attendait à mon arrivée à Cork. Mais voyons, c’est évident et prévisible : de la PLUIE !!!!!!!! Hé oui, une belle averse assez intense me tombe dessus malgré le ciel bien bleu encore. L’Irlande, si imprévisible !
Une fois bien installée dans un hôtel, je suis allée ma balader à pied dans cette ville plutôt industrielle. Cela explique possiblement que la majorité des touristes sont d’avis que Cork ne vaut pas le détour. Mais tout de même, en s’éloignant du centre, on fait parfois de belles découvertes.


 
À Cork, contrairement à partout ailleurs en Irlande, on préfère la Murphy’s à la Guiness.
 Vous vous souvenez qu’en Espagne j’ai rencontré deux polonais à bicyclette ? Hé bien l’un d’eux habite Cork en Irlande. Il ne s’y trouvait malheureusement pas lors de mon passage mais avait pris soin de me formuler ses recommandations. C’est ainsi que j’ai passé la soirée au SinE, un endroit lugubre à l’extérieur mais si chaleureux à l’intérieur.


C’est tout petit, les gens sont entassés comme ce n’est pas permis et il n’y a pas un bout de mur et même de plafond qui n’est pas décoré. Ici tout est permis dans la « déco »….

Dublin
Visiter le musée Guiness à Dublin, ce n’est pas donné : 15 euros, soit environ 21 $ mais pour moi, l’argent a été bien investi, j’ai ADORÉ ! Évidemment, la visite débute et se termine par la boutique de souvenirs. Ils sont « wises » eux aussi ! Le musée est réparti sur 7 étages, chacun (ou presque) étant attitré à un thème en particulier : fabrication de la Guiness, histoire de cette excellente bière, Arthur Guiness lui-même et la signature de son bail de 9 000 ans, la publicité et la finale, le 7e étage où l’on vous attend avec une splendide vue 360 degrés sur Dublin et une pinte de Guiness !

Mon étage favori est sans conteste celui où sont affichées les nombreuses publicités. Saviez-vous que le livre Guiness tenait son origine de la bière ? Également, saviez-vous que pour célébrer les 200 ans de la Guiness, 150 000 bouteilles de bière, fabriquées uniquement pour l’occasion avaient été jetées à la mer ? D’ailleurs, certaines d’entre elles ont été retrouvées en Californie ces dernières années.




Enfin, a l’étage réservé pour la publicité, il y a un aménagement de télévisions et de miroirs pour faire défiler avec un effet bizarroïde les publicités. Je me suis bien amusée avec les miroirs et ma caméra, en voici la preuve.
Avant de quitter Dublin, j’ai fait un tour guidé de la ville. Voici quelques-unes de mes images préférées




Pour vous faire sourire, voici une petite démonstration de comment on peut se débrouiller avec une envie de pipi pressante a l’arrivée a l’aéroport avec le vélo, les bagages et la boite de carton pliée et emballée dans une toile bleue (tarp).

En guise de conclusion, je vous partage quelques constats faits pendant ce court séjour de 3 semaines en Irlande :
·      Ma plus belle surprise de ce voyage est purement gastronomique : mon Dieu qu’ils font de l’excellent pain, ils n’ont rien à envier à nos cousins français.
  • Les cyclistes irlandais portent presque tous une veste jaune fluorescente question d’être vus sur la route si étroite et où les bolides filent à vive allure. Quant à moi, j’avais presque toujours mes couvre-sacoches jaunes fluo d’une part pour être parée à la pluie quotidienne et d’autre part, pour être vue de loin
·      Les enfants de tous âges sont acceptés dans les pubs. Comme quoi ça fait vraiment partie du rythme de vie irlandais de venir prendre un verre !

·       Si vous faites le bon choix d’aller visiter l’Irlande, testez ce qui suit : demandez à un irlandais quelle est la température pour les jours à venir, plus concrètement, va-t-il pleuvoir ? À tout coup, ils partent à rire et vous font sentir que votre question est farfelue. « Voyons ! Comment savoir et en plus, il pleut à chaque jour ici » que l’on peut deviner par l’expression de leur visage !

  • Il n'est pas rare de voir les moutons ou chèvres peinturées en bleu, vert ou rouge, probablement pour permettre de les identifier....

§  Mon coup de cœur définitivement de ce voyage est chaque précieux instant que j’ai passé dans les pubs, à écouter de la musique traditionnelle. Vus de l’extérieur, la façade du pub ne vous donne aucunement envie d’entrer à l’intérieur. C’est froid, souvent mal entretenu et ça donne l’effet d’un lieu abandonné. MAIS, après avoir entrouvert la porte, vous sentez une vague de chaleur s’emparer de vous. Nombreux sont les irlandais accoudés au bar à boire une bonne Guiness, une Smithwick’s, un Bulmer’s ou autre. Dans le coin près de la porte d’entrée, sur une banquette de bois ou des tabourets très bas, quelques musiciens sont réunis afin notamment de faire vibrer l’atmosphère. Guitare, accordéon, mandoline, violon, flûte traversière, le concertina, tous ces jolis sons réunis sur un même air. Encore plus surprenant, des jeunes, des moins jeunes, une dame fort bien vêtue, une autre en pantalons de jogging et avec les cheveux gras, etc…. Ils sont si différents mais tapent tous du pied sur le même air.

Ma curiosité m’a amené à poser plusieurs questions. À chaque soir sont réunis des musiciens et tout est informel. Entre autres, pas de « play list ». Par exemple, la dame bien vêtue qui souffle dans sa flute traversière décide d’entamer un air et tous les autres enchaînent. Nul besoin de confirmer sa présence, il suffit de prendre l’initiative de se joindre aux autres musiciens présents. L’effet est à tout coup magique. À plusieurs reprises, les poils sur mes avant-bras se sont dressés ou des larmes ont roulé sur mes joues tellement l’intensité du moment me faisait vibrer.


Depuis le 21 juillet et ce, jusqu’au 22 août prochain, je suis en compagnie de Marjolaine qui souhaitait vivement vivre une première expérience de voyage à vélo. En duo, nous allons parcourir une portion du Nord de l’Europe soit la Normandie (mes ancêtres !!), Belgique avec une finale à Amsterdam en Hollande.
Enfin, je fais appel à votre aide ! Je savais dès le départ que j’allais profiter de cette année pour changer de travail à mon retour. Après mûre réflexion, j’en suis venue à l’évidence que je n’étais guère enchantée à l’idée de retourner dans mon « pti » Québec d’amour. Je souhaite mettre du piquant dans ma vie : nouvel emploi, nouvel environnement, nouveau milieu de vie et tout ce qui vient avec. C’est pourquoi j’envisage faire un bout de chemin à Montréal. Bref, si vous avez des contacts qui sont à l’emploi du Gouvernement du Québec dans la grande métropole, je vous serais très reconnaissante de me le faire savoir. J’ai un profil en finances mais un emploi dans un tout autre domaine pourrait être un défi stimulant ! Merci à l’avance pour votre aide.
Également, j’habitais avant mon départ dans un 5 et demi à Québec. Afin de faciliter ma transition vers Montréal, j’ai fait le choix de sous-louer l’appartement (meublé en entier) où je vivais. Vous connaissez une ou un ami qui vient de se séparer et qui cherche un pti nid temporaire ? Vous connaissez des cégépiens ou des étudiants à l’Université qui cherchent un appartement tout meublé pour leur prochaine année scolaire ? Mon appartement est libre actuellement et ce, jusqu'à la fin juin.

Enfin, je suis à la recherche d’une chambre en colocation à Montréal ou d’un petit appartement disponible dans les environs de début septembre. Ceci est toutefois conditionnel au succès de mes démarches de recherche d’emploi.
SVP, passez le mot ! Votre aide sera précieuse…
Sur ce, je vous souhaite de passer un très bel été et de savoir profiter de chaque instant !!
Nathalie xxx